En difficulté, les rebelles du M 23, attaqués par plusieurs groupes armés, ont du mal à conserver leurs positions.
La maison d'André a déjà été pillée deux fois ces cinq derniers mois. Matelas, ustensiles de cuiÂsine, cahiers d'école, tout est parti, et pourtant le père de famille sait bien que «les hommes en armes» n'hésiteront pas à revenir. La semaine dernière, un jeune homme de 23 ans a été assassiné alors qu'il tentait de s'opposer à des voleurs ; alors, chaque jour, à la nuit tombée, André installe ses enfants sur des nattes dans un bosquet derrière son enclos pour passer la nuit à la belle étoile.
«Voilà où nous en sommes arrivés. Je ne suis même plus en sécurité sous mon propre toit», dit-il. À Rutshuru, le fief des rebelles du M23, la situation sécuritaire n'a fait que se dégrader depuis la scission du mouvement en mars. Les attaques de groupes armés adverses se sont multipliées, sans que les rebelles ne puissent les endiguer faute de troupes.
La reprise des affrontements entre l'armée gouvernementale et les rebelles il y a une semaine a intensifié la cadence des pillages, le M23 ayant concentré ses forces au sud pour combattre l'armée. Pour André et les habitants des villages sous occupation rebelle, la situation est devenu insoutenable.
«Nous sommes fatigués. Chaque jour, nous nous réveillons avec des nouvelles de meurtres, violence sexuelle Ce n'est pas forcément le M23 qui fait ça, mais ils ne savent pas nous défendre. L'armée doit revenir», dit Séraphin, un étudiant.
Première victoire des troupes gouvernemenÂtales en un an
En mars, le M23 s'était scindé en deux factions rivales qui se sont affrontées pendant dix jours avant que 600 rebelles ne traversent la frontière pour trouver refuge au Rwanda. Affaibli par ces querelles intestines, le mouvement n'a, depuis, pas totalement recouvert le contrôle de son territoire, et l'assaut lancé le dimanche 14 juillet a permis à l'armée de reprendre plusieurs positions des mains des rebelles, la première (...) 20132307 LeFigaro.fr
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