Les rebelles du M23, actifs dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), mènent des dizaines d'exécutions sommaires, violent de nombreuses femmes et recrutent de force des enfants avec le soutien du Rwanda voisin, a affirmé lundi l'ONG Human Rights Watch (HRW).
La rébellion, dominée par les Tutsis, continue à affronter les forces gouvernementales congolaises près de Goma, la plus grande ville de la province du Nord-Kivu, qu'elle a prise et contrôlée pendant plusieurs jours en novembre dernier.
Selon HRW, le soutien du Rwanda, dont le rôle dans la prise de Goma avait été souligné par un groupe d'experts des Nations Unies, continue malgré la reddition en mars de Bosco Ntaganda, ancien chef militaire du M23, à la Cour pénale internationale (CPI).
"Ce soutien permet la survie d'un groupe armé qui est responsable de nombreux meurtres, viols et autres graves exactions", a déclaré Daniel Bekele, directeur pour l'Afrique de HRW.
Selon l'ONG, qui a rencontré depuis mars une centaine de civils et d'anciens combattants du M23, les rebelles ont exécuté au moins 44 personnes, parfois accusées de collaborer avec des milices dominées par les Hutus, et ont commis 61 viols avec de fréquentes menaces de meurtres.
HRW, dont le M23 et Kigali ont rapidement rejeté les affirmations, accuse en outre les rebelles d'avoir recruté de force des dizaines d'hommes et d'enfants, non seulement en RDC mais aussi au Rwanda.
Formé d'anciens soldats qui se sont mutinés en avril 2012, le M23 tient son nom de l'accord de mars 2009 qui a mis fin à une autre insurrection au Nord-Kivu et permis l'intégration des rebelles au sein des forces gouvernementales.
La Monusco, la mission de l'Onu dans la région, met actuellement en place une nouvelle force, la Brigade d'intervention, qui comprend 3.000 militaires sud-africains, tanzaniens et malawites, et qui aura mandat pour attaquer les groupes rebelles.
Chrispin Mvano; Eric Faye et Julien Dury pour le service français 20132407 Reuters
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