Les autorités tunisiennes ont confirmé, vendredi 26 juillet, que Mohamed Brahmi, député de l'opposition de gauche, avait été tué avec la même arme que celle utilisée pour l'assassinat, le 6 février, d'un autre opposant laïc, Chokri Belaïd.
Le ministre de l'intérieur tunisien, M. Lotfi Ben Jeddou a accusé M. Boubaker Hakim, un salafiste "extrémiste", d'implication dans cet assassinat. Cet homme est déjà recherché pour contrebande d'armes venant de la Libye, et était le principal suspect dans l'assassinat, ces cinq derniers mois, de deux opposants laïcs de premier plan.
Dans un entretien au Monde, le président de la Tunisie, M. Moncef Marzouki, avait assuré qu'il n'avait "pas de doute" sur le fait qu'il y avait "un lien politique" entre ces deux crimes : "Déstabiliser la Tunisie, l'empêcher de réussir sa transition et la volonté de semer la zizanie entre les forces politiques."
DES CENTAINES DE MANIFESTANTS POUR LE DÉPART DU GOUVERNEMENT
Au lendemain du meurtre de Mohamed Brahmi, des centaines de Tunisiens ont à nouveau manifesté à Tunis pour demander le départ du gouvernement, dominé par les islamistes d'Ennahda.
Les protestataires s'étaient rassemblés auparavant sur la place emblématique Mohamed Ali, devant le siège de la puissante centrale syndicale (UGTT), qui a décrété une grève générale.
Brandissant des drapeaux de la Tuni, les manifestants ont particulièrement visé Rached Ghannouchi, chef d'Ennahda, le qualifiant d'"assassin". "Le feuilleton des assassinats politiques n'aura pas de fin si ce parti reste encore au pouvoir", a lancé Ali Bouraoui, un jeune de 25 ans. 20132707 LeMonde.fr
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