Mali : Un scrutin à marche forcée et le risque d'un fiasco
le 27/07/2013 10:43:28
Mali

Depuis plusieurs semaines, dans les chancelleries occidentales et parmi les responsables politiques maliens, on répète à l'envi : l'élection malienne du 28 juillet ne sera pas parfaite. Le doute sur la bonne tenue de ce scrutin à désormais laisser place à l'évidence. Sous la pression de la France, des Nations-unies et de nombreux autres pays, le Mali a été forcé d'organiser des élections au plus vite.

Résultat, le fichier électoral est critiqué, la distribution des cartes d'électeurs est partielle, la possibilité pour tous les réfugiés de voter est compromise et l'alerte est maximale dans le nord du pays où l'insécurité n'a pas vraiment diminué. De surcroît, certains Maliens ne comprennent pas non plus pourquoi ce scrutin est organisé en plein mois de ramadan et pendant la saison des pluies.

Après avoir saisi en vain la Cour constitutionnelle pour demander un report du scrutin, Tiébilé Dramé, architecte en juin de l'accord de paix signé entre Bamako et les Touaregs, a retiré sa candidature pour protester contre l'impréparation du vote. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni), chargée de la supervision, n'a cessé d'évoquer les nombreuses "imperfections" techniques. Dans une tribune publiée par le "Figaro", l'International crisis group a fait part de son inquiétude et de la possibilité d'une crise post-électorale. Le forcing de la communauté internationale fait craindre une élection qui n'aura de démocratique que sa façade et qui présentera un président moins légitime que prévu.
20132707
Le Nouvel Observateur

Format imprimable Envoyer cet article ŕ un ami Créer un fichier PDF ŕ partir de cet article
Les commentaires appartiennent Ă  leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.