Zimbabwe : la police arrĂȘte un vice-ministre et proche de Tsvangirai
le 29/07/2013 11:27:13
Zimbabwe

La police a arrĂȘtĂ© dimanche un vice-ministre et proche du Premier ministre Morgan Tsvangirai, qui a rendu public le fait que des bulletins de vote au nom de Tsvangirai avaient Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans une poubelle.



"Vers 6 heures (04 heures TU), notre vice-prĂ©sident national, l'honorable Morgan Komichi, Ă©galement ministre-adjoint des Transports, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© chez lui par la police", a dĂ©clarĂ© Ă  Harare lors d'une confĂ©rence de presse Nelson Chamisa, membre du Mouvement pour un changement dĂ©mocratique (MDC), le parti de Tsvangirai.

La porte-parole de la police, Charity Charamba, a confirmĂ© cette arrestation qui intervient Ă  trois jours des Ă©lections gĂ©nĂ©rales, prĂ©vues mercredi, mais n'a pas prĂ©cisĂ© les accusations portĂ©es contre M. Komichi. "Oui, il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©", a dĂ©clarĂ© Ă  l'AFP cette porte-parole.

M. Komichi avait apportĂ© cette semaine Ă  la Commission Ă©lectiorale du Zimbabwe (ZEC) une enveloppe de bulletins de vote au nom de Tsvangirai, retrouvĂ©s selon lui dans les poubelles du Centre de confĂ©rence internationale d'Harare, oĂč les membres des forces de sĂ©curitĂ© ont votĂ© Ă  l'avance les 14 et 15 juillet.

M. Chamisa a accusĂ© la ZEC d'avoir exigĂ© que M. Komichi soit interrogĂ© et de se livrer ainsi Ă  une chasse aux sorciĂšres, au lieu d'enquĂȘter sur cette question de bulletins jetĂ©s.

"C'est à la ZEC de répondre aux interrogations"

"Il est incontestable que vraiment, il s'agit d'authentiques bulletins de vote, et que ces bulletins ont été trouvés dans des poubelles, mais, bien sûr, ils veulent savoir qui est notre informateur", a dit M. Chamisa.

"Nous pensons que c'est Ă  la ZEC de rĂ©pondre aux interrogations, et non Ă  Komichi, a-t-il ajoutĂ©. S'il y a une quelconque enquĂȘte, l'objet de cette enquĂȘte devrait ĂȘtre la ZEC."

"Tant qu'il refuse de dévoiler l'identité de son informateur, la police le tiendra pour responsable, il est donc le premier suspect", a affirmé pour sa part la-porte-parole de la police. "La police aimerait établir comment ces soit-disant bulletins ont terminé dans une poubelle (...)", a ajouté Mme Charamba.

Les Zimbabwéens sont appelés aux urnes mercredi pour des élections générales. Pour la présidentielle, ils devront départager le président au pouvoir depuis 33 ans, Robert Mugabe, et son Premier ministre Morgan Tsvangirai. L'élection doit mettre fin au fragile gouvernement de cohabitation instauré en 2009, aprÚs la derniÚre présidentielle et sous la pression internationale, pour éviter une guerre civile dans le pays.

M. Chamisa a réitéré ses craintes d'une élection truquée. Les développements dont nous sommes témoins démontrent clairement un manquement à la crédibilité de cette élection. Il démontre une faille pour l'intégrité de cette Commission, a affirmé ce responsable du MDC.

Les listes d'Ă©lecteurs ne nous ont pas Ă©tĂ© donnĂ©es, nous ne savons pas qui imprime les bulletins de vote. Nous ne savons pas oĂč ces bulletins sont imprimĂ©s, a soulignĂ© M. Chamisa.

En 2008, Tsvangirai avait obtenu 47% des suffrages, devançant Mugabe (43%). AussitÎt, les partisans du chef de l'Etat avaient déclenché une vague de violences, faisant quelque 200 morts. Face au risque d'embrasement, Tsvangirai avait retiré sa candidature, laissant le champ libre à Mugabe, dont il est devenu Premier ministre dans une cohabitation difficile.

(AFP)
20132907
Jeuneafrique

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