Le président déchu centrafricain François Bozizé a déclaré samedi, depuis la France, qu'il souhaite reprendre le pouvoir dans son pays "si l'occasion se présente", dans un entretien à RFI.
François Bozizé, qui a été renversé en mars par la rébellion Seleka, a indiqué se trouver en France "pour rendre visite à (sa) famille qui (y) réside depuis toujours".
Une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, interrogé par l'AFP, a précisé que M. Bozizé dispose d'un visa qui lui a été délivré en 2012.
"Retour de l’ordre constitutionnel"
Le président déchu a annoncé la mise sur pied d'une "structure" baptisée "le Front pour le retour de l’ordre constitutionnel en Centrafrique (Frocca)". "L’objectif de notre structure, c’est suivre de près et dénoncer tout ce qui se passe au pays, afin d’informer l’ensemble de la communauté internationale qui semble n’être pas encore pénétrée de la grave crise, du drame qui se construit en République centrafricaine", a-t-il dit.
Interrogé sur sa volonté de reprendre le pouvoir, il a répondu: "Oui reprendre le pouvoir. Si l’occasion se présente, je le ferai". Il a assuré vouloir le faire par "la voie politique puisque la voie des armes ne vient que lorsque la solution politique n’est pas trouvée".
La Séléka a pris le pouvoir parce qu’elle a été aidée par le Tchad.
M. Bozizé a rendu le Tchad responsable de la déroute de son armée devant Bangui, le 23 mars. La rébellion "a pris le pouvoir parce qu’elle a été aidée par une puissance extérieure (...) C'est bien le Tchad", a-t-il affirmé. "Je ne crois pas avoir de problème avec le Tchad et le président Déby. J’ai été surpris de voir que ce sont les forces de son pays qui sont venues parachever l’action des rebelles", a-t-il poursuivi.
M. Bozizé a estimé que la France pourrait jouer un rôle pour contribuer à résoudre la crise dans son pays. La France "a été à nos côtés depuis toujours (...) La France est mieux placée pour pouvoir résoudre le problème avec la contribution de l’Union africaine", a-t-il dit.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pressé la communauté internationale de se "préoccuper d'urgence" de la situation en République Centrafricaine, dans un rapport qui sera examiné mercredi par le Conseil de sécurité. M. Ban estime "inadmissible (...) l'absence totale d’État de droit" dans le pays depuis la prise de pouvoir par l'ex-coalition rebelle et souhaite que soient envisagées les options appropriées, y compris l'adoption de sanctions ou la mise en place d'un comité d'experts, afin de garantir qu'il n'y ait pas d'impunité pour les responsables de violations flagrantes de droits de l'homme".
Le président déchu a indiqué sur RFI ne pas avoir rencontré de responsables français depuis son arrivée en France en raison des vacances, mais "il y a des rendez-vous en vue", a-t-il assuré. "On verra comment les choses vont se dérouler", a-t-il ajouté.
La porte-parole du Quai d'Orsay a précisé que "aucun rendez-vous n'a eu lieu et aucun contact n'est prévu" entre M. Bozizé et les autorités françaises.
(AFP) 20131208 Jeuneafrique
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