Madagascar : avancée vers la présidentielle et une sortie de crise
le 18/08/2013 09:49:12
Madagascar

Madagascar, miné par une grave crise politique depuis quatre ans, a franchi samedi un nouveau pas vers l'organisation d'une élection présidentielle enfin reconnue par la communauté internationale, avec le retrait par la Cour électorale de trois candidatures "illégales".



La communauté internationale, dont l'aide financière est vitale pour la Grande Ile, menaçait de ne pas valider l'élection tant que trois candidats ne seraient pas retirés de la liste: l'actuel homme fort de Madagascar Andry Rajoelina, l'ancien président Didier Ratsiraka, et Lalao Ravalomanana, épouse de l'ancien chef de l'Etat Marc Ravalomanana.

Dans une liste révisée des candidatures publiée samedi par la Cour électorale, les trois noms ont disparu.

Ces trois candidats avaient été acceptés en violation flagrante du code électoral. Andry Rajoelina avait déposé sa candidature hors du délai légal, tandis que Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka n'ont pas résidé à Madagascar six mois avant la date du scrutin, qui aurait dû avoir lieu le 24 juillet.

Pour l'heure, ces blocages politiques ont poussé le gouvernement à reporter le scrutin sine die, et aucune date n'est actuellement fixée. L'île attend pourtant depuis quatre ans cette élection, pour sortir de la crise politique et économique qui a mis le pays à genoux.

La Commission Ă©lectorale et les experts des Nations Unies doivent maintenant proposer une nouvelle date.

Les diplomates espèrent aussi que le retrait des protagonistes de la crise qui a plongé Madagascar dans le chaos contribuera à la sérénité du scrutin.
Du côté des concernés, c'était la surprise samedi soir.

"C'est une mauvaise surprise mais je n'ai rien à ajouter", a déclaré le représentant de la mouvance Ratsiraka, Ange Andrianarisoa, joint par l'AFP au téléphone.

"On ne s'y attendait pas du tout, on est en +conférence call+ avec le président (Marc Ravalomanana) donc pas de réaction pour le moment", a fait écho le représentant de la mouvance Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo.
"Je suis étonné", a réagi de son côté le ministre de la Communication, Harry Laurent Rahajason qui craint déjà des troubles.

"Ca va barder à mon avis. Ces trois candidats là ont leurs partisans, ils ne vont pas rester les bras croisés. Je ne crois pas que ces annulations vont apaiser la situation, comme ce qui se passe en Egypte. Le clan Rajoelina et Ravalomanana ont fait savoir qu'ils vont réagir", a-t-il ajouté.

Depuis le début du processus électoral, il n'y a eu aucun débordement et le climat a été globalement calme.

Madagascar traverse une période troublée depuis le renversement en 2009 de Marc Ravalomanana par le maire d'Antananarivo de l'époque, Andry Rajoelina, devenu depuis président non élu d'un régime de transition.

Le gel de l'aide internationale et la crainte de l'instabilité ont mis l'économie au ralenti et gravement appauvri la population.

La nouvelle Cour Electorale qui a prêté serment lundi dernier, a été mise sur pied pour remplacer l'ancienne cour discréditée, qui avait validé les trois candidatures contestées.

La nouvelle Cour s'est réunie cette semaine à huis-clos afin d'"assainir" la liste électorale pour assurer la tenue d'élections crédibles et fiables.
Cinq autres candidatures ont été annulées pour anomalie ou en raison de fausses informations dans leur dossier de candidature et un candidat s'est désisté. Il ne reste plus que 32 (bien 32) candidats sur les 41 autorisés par la première Cour Electorale le 3 mai dernier.

Les candidats rejetés disposent de trois jours pour proposer un candidat de substitution. La liste définitive des candidats devrait être publiée dans moins d'une semaine.
20131808
Jeuneafrique

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