Afrique du Sud : Marikana, mine toujours sous haute tension
le 19/08/2013 10:30:48
Afrique du Sud

Il faut près d'une demi-heure à hoqueter sur une route défoncée pour rejoindre la maison de Primrose Sonti, au cœur d'un de ces camps de squatters qui bordent la mine de Marikana.

C'est là, après huit longues heures à éclater la roche à la recherche du précieux platine à des centaines de mètres sous terre, que les mineurs rejoignent les misérables cabanons de tôle qui leur servent de maison. Il y a un an, 34 d'entre eux sont morts fauchés par la police, alors qu'ils manifestaient «pour gagner un salaire permettant de vivre». Eux qui réclamaient le triplement de la rémunération de base ont obtenu depuis une augmentation de 22 %. Insuffisant pour changer leurs conditions de vie. «Depuis un an, rien n'a vraiment changé, soupire Primrose. Et nos hommes meurent, meurent encore.»

Depuis les événements d'août 2012, on a compté «environ» 15 meurtres autour de Marikana, selon la police. Le dernier, la semaine passée, dans une rue calme du quartier aménagé par la mine pour les familles: des maisons proprettes en dur où, à 10 heures du matin - l'heure du crime - les femmes font leur lessive dehors et les enfants jouent. Pourtant, un homme armé y est venu, à pied, assassiner une militante du syndicat national des mineurs NUM. En juin, un autre cadre du NUM avait été tué à une rue de là. En mai, c'est l'autre syndicat, Amcu, qui a perdu l'un de ses principaux organisateurs. Personne n'a été arrêté pour ces meurtres.

La police, sous le feu des critiques, se montre circonspecte. «Il faut arrêter ces spéculations des médias sur une guerre des syndicats», s'exclame le porte-parole de la police régionale, Thulani Ngubane, qui souligne que cette violence pourrait être la manifestation d'un regain de criminalité dans la région. Mais Peterson Siyaya, lui, n'a pas de doute. «Ah, c'est bien, tes vitres sont teintées, on ne va pas se faire remarquer», dit-il en se (...)
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LeFigaro.fr

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