Le ministre de l'Intérieur a démissionné, tandis que le premier ministre menace de faire ouvrir le feu sur tout pétrolier illégal.
Le ministre de l'Intérieur libyen a démissionné dimanche, ajoutant à l'impression d'un glissement accéléré du pays vers le chaos. Son départ survient au moment où le gouvernement risque de voir le pétrole, seule ressource nationale, échapper à son contrôle.
La démission du ministre de l'Intérieur suit celles du ministre de la Défense et du chef d'état-major des armées. Mohammed Khalifa al-Cheikh avait été nommé il y a moins de trois mois à l'Intérieur. Chargé de remettre de l'ordre et de contrôler les milices armées, il reconnaît son échec. Selon son porte-parole, Mohammed Khalifa al-Cheikh «regrette de ne pas avoir pu mener à bien les réformes nécessaires» et se plaint, selon un député, du «manque de soutien du premier ministre», Ali Zeidan.
Ce dernier s'est lui-même chargé d'illustrer la gravité de la situation. Dimanche, Ali Zeidan a promis de bombarder «tout bateau qui s'approcherait des ports pétroliers libyens sans être lié par un contrat avec la compagnie pétrolière». Le premier ministre accuse les gardes des ports de vouloir «exporter le pétrole pour leur propre profit».
En conflit depuis plusieurs semaines avec le gouvernement, des groupes de gardes ferment régulièrement les terminaux à Brega, Zoueitina, Ras Lanouf et Sedra. Tous ces ports sont situés dans l'Est, principale région pétrolière, qui fournit 80 % de la production nationale. Le résultat est d'ores et déjà catastrophique. Le gouvernement libyen avait réussi à faire remonter la production à 1,5 million de barils par jour, pas loin du niveau d'avant la révolution.
Aujourd'hui, celle-ci plafonne à 500.000 barils par jour ; elle est même descendue, fin juillet, à 330.000 barils par jour, selon l'AFP. La dissidence des milices chargées de garder les installations n'étonne pas le spécialiste de la Libye Patrick Haimzadeh, ancien diplomate à Tripoli. «Dans l'Est, ces (...) 20131908 LeFigaro.fr
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