Les Frères musulmans ont nommé, mardi 20 août, un responsable par intérim. Mahmoud Ezzat aura la lourde tâche de faire oublier Mohamed Badie, le Guide suprême du mouvement islamiste. Arrêté avant l'aube, ce dernier a été placé en détention préventive pour une durée de 15 jours pour "incitation au meurtre" de manifestants.

Arrêté mardi 20 août avant l'aube dans un appartement du Caire, Mohamed Badie, le Guide suprême des Frères musulmans, a été placé en détention préventive pour une durée de 15 jours pour "incitation au meurtre" de manifestants, a annoncé la télévision officielle dans l'après-midi.

Son procès doit s'ouvrir dimanche. Il comparaîtra aux côtés de ses deux adjoints, également arrêtés mardi. Les trois hommes ont été transférés à la prison de Tora au Caire. C'est dans cette prison qu'est aussi emprisonné Hosni Moubarak, le président chassé du pouvoir par une révolte populaire début 2011. Ce dernier y est encore détenu dans le cadre d'une seule affaire après avoir obtenu la liberté conditionnelle dans trois autres.

Les Frères musulmans n'ont pas tardé à réagir à l'arrestation de leur Guide suprême, en nommant Mahmoud Ezzat comme responsable par intérim. Mohamed Badie "n'était qu'un individu parmi les millions qui s'opposent au coup d'État", a déclaré le mouvement islamiste.

Apparu une seule fois en public depuis le 3 juillet, M. Badie ne s'était pas rendu aux funérailles de l'un de ses fils tué vendredi au Caire dans des heurts avec les forces de l'ordre.

Son arrestation marque la volonté de l'armée de décapiter le mouvement islamiste créé il y a 85 ans. Au risque d'attiser la colère de ses partisans, les télévisions locales acquises à la cause de l'armée ont diffusé en boucle les images montrant Mohamed Badie l'air prostré, habillé d'une simple gellabiya, la longue tunique traditionnelle.

Depuis le début des manifestations pro-Morsi, des milliers de responsables des Frères musulmans ont été arrêtés, dont le chef de leur parti politique et ex-président du Parlement Saad al-Katatni, également incarcéré.

Le président déchu Mohamed Morsi est lui sous le coup d'un nouveau chef d'accusation: "complicité de meurtre et de torture" de manifestants.

(Avec AFP)
20132108
Jeuneafrique