Deux jours après l’investiture de Michel Djotodia, le président intérimaire, la tension n’est pas retombée dans le quartier de Boy-Rabe, à Bangui, suspecté par les autorités d’abriter une contestation armée. Des heurts étaient également signalés, dans la soirée du 20 août, dans d'autres quartiers de la capitale
Le quartier Boy-Rabe, situé dans le 4è arrondissement de Bangui, restait sous tension, mardi 20 août, deux jours après la prestation de serment du président intérimaire, Michel Djotodia. Des combats semblaient également être en cours dans d'autres endroits de la capitale centrafricaine, en fin de journée, comme à Boeing. Les quartiers nord étaient déserts et inaccessibles.
Célèbre pour être l’un des plus agitateurs de la capitale centrafricaine et pour être resté proche de l’ancien président François Bozizé, Boy-Rabe avait été bouclé par les autorités à l’approche de la cérémonie du 18 août. Ce qui n’a pas empêché, dans la nuit de samedi 17 à dimanche 18 août, des tirs, qui ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, selon une source diplomatique.
D’après une habitante de ce quartier, « tout a commencé aux environs de 3 heures quand nous avons été réveillés par des tirs ». Une roquette est tombée dans une maison, faisant d’importants dégâts matériels et humains.
Mais, depuis le 18 août, d’anciens rebelles de la Séléka continuent d’encadrer Boy-Rabe. À l’entrée, au niveau du lycée Barthélémy Boganda, un important dispositif militaire est installé. Interdiction formelle a été faite de sortir et d’entrer en voiture.
Malgré l’interdiction, de nombreux habitants ont quitté massivement leurs maisons et gagné les quartiers environnants, pour échapper à d’éventuels débordements.
Ce 20 août au matin, un contingent de la Séléka a « fouillé et récupéré les armes tirées par des éléments des anciennes Forces armées centrafricaines (FACA) », selon un colonel de la Séléka. Quatre anciens soldats auraient été arrêtés et emmenés vers une destination encore inconnue, selon leurs parents qui dénoncent une détention arbitraire.
Lundi, le ministre de la Sécurité publique, Nourredine Adam avait rencontré les chefs de quartiers de Boy-Rabe, leur demandant de dénoncer les auteurs des tirs. Faute de quoi, "l'armée prendra ses responsabilités", avait déclaré le ministre.
Les jeunes de Boy-Rabe et les anciens rebelles de la Séléka se rejettent la responsabilité du début de ces violences et des tensions.
Michel Djotodia avait précédemment interdit l’accès à ce quartier aux éléments de la Séléka « pour des raisons de sécurité », en promettant des « actions répressives pour mater la résistance des pro-Bozizé armés qui se cachent encore dans le quartier ».
Les autorités tentent en effet de calmer les esprits pour éviter un nouveau bain de sang. En avril, plus de 25 personnes avaient été tuées à Boy-Rabe par des éléments de la Séléka qui les accusaient d’être armés et de vouloir réinstaller Bozizé au pouvoir. 20132108 Jeuneafrique
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