Le mouvement rebelle du M23 qui affronte depuis plusieurs jours l'armée régulière dans l'est de la République démocratique du Congo a adressé samedi une lettre ouverte au secrétaire général des Nations unies accusant Kinshasa de bombarder les populations et demandant à Ban Ki-moon de former une commission d'enquête indépendante.
"Le gouvernement congolais a décidé de tirer au mortier des obus dans la ville de Goma causant mort d'hommes et créant un climat de désolation parmi les habitants", a affirmé le président du mouvement, Bertrand Bisimwa, dans ce document transmis à l'AFP. Des obus, dont la provenance n'a pas toujours été déterminée et est l'objet de polémiques, ont été tirés en direction de plusieurs quartiers de Goma habités par des civils, faisant quatre morts jeudi et deux samedi.
Selon le M23 "outre ces assassinats, le gouvernement congolais brille par d'autres actes illégaux notamment ses hélicoptères de combat qu'il a délibérément repeints en couleur blanche afin de les faire passer pour ceux des Nations unies pendant les opérations contre nos forces".
Le M23 demande au secrétaire général des Nations unies "de diligenter une mission d'enquête indépendante pour faire toute la lumière sur les événements de ces jours dans cette partie du pays".
*Induire la communauté internationale en erreur
Il lui demande aussi d'en "tirer les responsabilités car nous avons la ferme conviction que le gouvernement congolais recourt à des méthodes prohibées pour induire, une fois de plus, la communauté internationale toute entière en erreur".
Les combats ont repris depuis mercredi soir entre l’armée de Kinshasa et le Mouvement du 23 mars actif depuis mai 2012 dans la province instable du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale. Kinshasa et l'ONU ont accusé le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le mouvement rebelle congolais, ce que les deux pays ont toujours démenti. 20132508 Jeuneafrique
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