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Xinhua
YAOUNDE, 7 février (Xinhua) -- Toujours à la traîne de l'intégration économique par rapport aux autres régions africaines, l'Afrique centrale court le risque d'être écartelée entre l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique australe, ont estimé lundi à Yaoundé les responsables du bureau régional de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA).

« L'Afrique centrale a un problème d'identité. (Elle) court le risque d'être écartelée entre sa périphérie australe et sa périphérie ouest. Certains Etats pourraient s'arrimer soit à la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, ndlr), soit la SADC (Communauté économique des Etats de l'Afrique australe) », a analysé l'économiste Abdoul Kane.

Commentant les indicateurs stagnants du commerce intracommunautaire entre les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), établi à 1,1% des exportations totales en 2007, l'expert de la CEA a observé lors d'une conférence de presse qu'en tant qu'« espace relais de convergence, c'est l'Afrique centrale qui doit tirer les autres régions » du continent.

« Quand on est au centre, il faut être fort », a-t-il dit à la veille d'une réunion ad hoc d'experts sur les « nouvelles tendances de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire : incidences dans les pays d'Afrique centrale » mercredi et jeudi, puis une session du Comité intergouvernemental d'experts sur les « enjeux et opportunités des politiques industrielles en Afrique centrale » vendredi et samedi à Yaoundé.

Certains pays se tournent déjà de plus en plus vers d'autres organisations régionales. C'est le cas par exemple du Burundi qui, en dehors de la CEEAC caractérisée par des atermoiements institutionnels et politiques, appartient et manifeste un intérêt plus marqué vis-à-vis de l'East African Community (Communauté économique de l'Afrique de l'Est).

Parmi les raisons au retard du développement intégré des Etats de la CEEAC, Aboubacry Lom, chef du bureau régional de la CEA pour l'Afrique centrale, a regretté l'absence d'une zone de libre échange et de libre circulation des biens et des personnes. Cependant, a-t-il relevé que des pays de cette région à l'instar d'autres du reste du continent, ont une place de choix dans les échanges commerciaux avec les pays émergents.

Outre les experts purement techniques, les réunions annoncées cette semaine dans la capitale camerounaise vont rassembler des responsables d'administrations, des acteurs du secteur privé, des représentants d'organisations de la société civile et des universitaires, ont indiqué les responsables de la CEA.