Le Mouvement du 23-Mars (M23) s'est retiré, le 30 août, des collines ouest de Kibati, surplombant la capitale du Nord-Kivu. La rébellion parle d'un "acte de bonne foi" pour permettre l'ouverture des enquêtes sur les tirs d'obus sur Goma et Rubavu, au Rwanda. Mais pour Kinshasa, les troupes rebelles sont en "débandade".
Au Nord-Kivu, les choses bougent sur la ligne de front. Après dix jours d'intenses combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par la brigade d'intervention des Nations unies, et le Mouvement du 23-Mars (M23), la rébellion s'est retirée, le 30 août, de ses positions stratégiques de "Trois antennes", collines situées dans la partie ouest de Kibati, à une dizaine de kilomètres au nord de la ville de Goma. Le groupe rebelle ne s'avoue pas pour autant vaincu. "Ce matin [30 août], nous avons ordonné à nos troupes de se retirer de Kanyaruchinya pour faciliter les enquêtes sur les tirs sur Goma et Rubavu [Gisenyi, au Rwanda, NDRL]", a annoncé Bertand Bisimwa, le chef politique du M23 sur Twitter. Un "acte de bonne foi, ajoute Jean-Paul Epenge, un des porte-parole de la rébellion. Nous avons subi une pression énorme de la communauté internationale qui nous accuse d'avoir tiré des obus à Goma et à Rubavu".Mais selon une source à la Mission onusienne au Nord-Kivu, "le M23 ne peut pas dire qu'il se retire de Kanyaruchinya [localité située au sud de la ligne de front, NDRL] alors qu'il ne s'y trouve plus" depuis quelques mois. En plus, la localité, située à moins de cinq kilomètres de la ligne de front, était déjà "sous contrôle de l'armée régulière", précise-t-elle.
"Débandade"
"[Les rebelles] ont plié aux pressions de l'armée congolaise et de la brigade d'intervention, affirme, pour sa part, Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais. Ils sont en débandade : ils n'avaient plus d'autre choix que de quitter leurs positions situées sur les collines de Kibati, dénommées localement les 'Trois antennes'".
Depuis Kampala, Lawrence Kanyuka Kingston, le porte-parole adjoint du M23, appelle Kinshasa à privilégier la voie des négociations. "En quittant la ligne de front, nous voulons également inviter le gouvernement congolais à nous rejoindre dans la capitale ougandaise pour poursuivre les pourparlers et trouver une issue politique" à la crise dans le Kivu.
"Nous ne pouvons plus continuer à négocier avec des gens qui tuent nos populations, lui rétorque Lambert Mende. Le M23 doit cesser d'exister comme groupe armé pour espérer discuter avec le gouvernement congolais". En attendant, c'est l'option militaire qui semble prendre le dessus sur le terrain. "Les troupes congolaises avancent déjà vers Kibumba, où les rebelles et leurs alliés se sont retranchés", explique le ministre. 20133108 Jeuneafrique
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