Le gouvernement mozambicain a refusé lundi d'inviter des médiateurs étrangers dans ses négociations actuellement bloquées avec le principal mouvement d'opposition, alors que la tension politique croissante dans ce pays a provoqué des embrasements de violence ponctuels dans le pays ces derniers mois.
Le ministre de l'Agriculture Jose Pacheco, négociateur en chef du gouvernement, a déclaré que les Mozambicains étaient capables de gérer ces négociations sans aide étrangère et que l'idée de médiateurs étrangers "n'a aucun sens".
Le parti d'opposition Renamo avait déclaré plus tôt qu'il envisageait d'inviter des médiateurs étrangers car les négociations avec le gouvernement du parti Frelimo ne produisaient aucun résultat positif alors qu'elles entrent dans leur 19ème round.
Chaque partie accuse l'autre de ne pas s'impliquer sérieusement dans ces discussions.
Le Renamo demande entre autres la révision de la législation électorale actuelle, pour rendre plus équitable le système politique dominé par le parti Frelimo.
L'ex-mouvement rebelle a refusé de discuter du désarmement de ses militants, accusés d'une série d'attaques contre des cibles militaires et civiles dans le centre du Mozambique depuis avril.
Le Renamo menace de boycotter les élections municipales de cette année et la présidentielle de l'année prochaine si les négociations ne portent pas de fruit positif.
Le dirigeant du Renamo Afonso Dhlakama a déclaré qu'il ne participerait pas au scrutin présidentiel à moins que la loi électorale ne soit modifiée de manière à supprimer le déséquilibre qui existe selon lui en défaveur de son parti.
Le gouvernement de son côté a annoncé qu'il maintiendrait le déroulement prévu des élections en dépit des menaces du Renamo.
M. Pacheco a déclaré que les élections auraient lieu avec ou sans l'opposition. Les élections municipales sont prévues pour le 20 novembre, tandis que les élections législatives et présidentielle doivent avoir lieu le 15 octobre de l'an prochain.
Plus tôt dans la journée, des affrontements meurtriers ont éclaté entre des milices du Renamo et les forces de sécurité dans la province de Sofala dans le centre du pays. Ces troubles perturbent les investisseurs qui cherchaient à saisir les opportunités de cette économie à forte croissance.
Après avoir obtenu son indépendance du Portugal en 1975, le Mozambique a sombré dans une guerre civile dévastatrice entre le Frelimo et le Renamo. Cette guerre civile a pris fin en 1992 après la signature d'un traité de paix à Rome.
20130903 Xinhua
|