Dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31 août, un ex-soldat burkinabè aurait attaqué une caserne de la présidence, à Ouagadougou, avant d'être abattu par les sentinelles.
Dans la nuit du vendredi 30 août au samedi 31, à Ouagadougou, les habitants résidant autour du palais présidentiel de Kossyam sont réveillés par des tirs à l'arme lourde. Le quartier est alors plongé dans le noir en raison d'une coupure d'électricité. Rapidement, beaucoup pensent à une tentative de coup d'État ou d'assassinat du chef de l’État burkinabé, Blaise Compaoré.
Le lendemain, le président apparaît en conférence de presse à la suite de la visite au Burkina du nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Interrogé par les journalistes sur les troubles nocturnes de la veille, il répond, laconique : "Je suis là et j’ai demandé aux militaires de faire un communiqué pour expliquer ce qui s’est passé". La version officielle arrive dimanche soir, sur le plateau du journal de 20 heures de la RTB (Radiodiffusion Télévision du Burkina). À l'antenne, le substitut du procureur du Faso lit un communiqué.
Selon lui, un ancien soldat burkinabè, Romuald Tuina, portant "irrégulièrement une tenue militaire", a tenté de s'introduire dans l'enceinte de la présidence. Il se serait "attaqué à un poste de garde du Camp Naaba Koom II du Régiment de sécurité présidentielle" avant de prendre la fuite. Lancées à sa poursuite, les sentinelles l'auraient ensuite mortellement atteint.
Un braquage Ă sept millions de Francs CFA
D'après le substitut du procureur, Romuald Tuina était un ex-militaire burkinabè radié des Forces armées nationales en février 2012 après avoir ouvert le feu sur un gérant de bar à Ouagadougou. Interpellé une dizaine de jours plus tard et placé en détention, il avait réussi à s'évader de la gendarmerie où il était emprisonné. Toujours selon le procureur, l'ancien soldat avait ensuite braqué une banque de la capitale burkinabè en plein jour, le 11 avril 2012, et empoché de plus de sept millions de francs CFA. "Activement recherché" pour ce casse, Romuald Tuina était parvenu à quitter le Burkina. Selon certaines sources interrogées par RFI, il aurait trouvé refuge au Mali puis en Côte d'Ivoire.
Le malfaiteur serait donc réapparu un an et demi plus tard, aurait tenté de s'introduire, arme à la main, dans le palais de Kossyam. D'après les autorités, plusieurs documents ont été retrouvés sur sa dépouille, dont "un billet de sortie de prison délivré par l’administration pénitentiaire d’un pays voisin".
20130903 Xinhua
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