Égypte : les groupes islamiques égyptiens déclinent toute responsabilité
le 06/09/2013 21:41:03
Égypte

Les principaux groupes islamiques égyptiens ont décliné jeudi toute responsabilité quant à la tentative d'assassinat du ministre de l'Intérieur, alors que plusieurs mouvements libéraux ont accusé l'organisation des Frères musulmans d'être impliquée.

Le ministre égyptien de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, a survécu à l'attaque de jeudi, au cours de laquelle une voiture a explosé juste à côté de son convoi, ce qui l'a poussé à prévenir qu'une "vague de terrorisme" ne fait que commencer. M. Imbrahim est sorti indemne de l'incident, mais 24 autres personnes ont été blessées.

"L'accident est probablement un attentat-suicide, au cours duquel un puissant engin explosif a été utilisé", note un communiqué du ministère de l'Intérieur.

Jusqu'à présent, aucune organisation n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque, la première du genre depuis la "révolution du 25 janvier" de 2011.

Dans une déclaration, les Frères musulmans, le groupe islamique le plus important d'Egypte soutenant le président évincé Mohamed Morsi, ont qualifié l'incident de "crime"

Le ministre de l'Intérieur a été tenu responsable par les islamistes de la dispersion par la force des sit-in pro-Morsi, au cours de laquelle 1.000 personnes ont été tuées.

Le groupe a nié avoir utilisé des armes au cours de ces manifestations, insistant sur le fait que sa lutte était pacifique.

Après l'explosion, Amr Darrag, l'un des principaux dirigeants des Frères musulmans, a condamné l'incident et rejeté les accusations du gouvernement, qui a accusé le groupe d'avoir commis un acte terroriste.

"L'explosion d'aujourd'hui qui semble avoir ciblé le ministre de l'Intérieur est regrettable et l'Alliance nationale de soutien de la légitimité la condamne vivement", a déclaré M. Darrag dans une déclaration au nom de l'Alliance, un bloc pro-Morsi constitué de 33 mouvements islamiques.

Le groupe islamique al-Gamaa al-Islamiya, tenu pour responsable de la tristement célèbre attaque de Louxor de 1997, au cours de laquelle 58 touristes étrangers et quatre Egyptiens ont été tués, a également condamné l'attaque.

"Peu importe quel groupe est responsable, et quelles sont les raisons derrière cet incident, al-Gamaa le condamne vivement", a annoncé dans un communiqué la branche politique du groupe, le Parti de la construction et du développement.

"De telles explosions ouvrent la voie à des combats sanglants entre les fils d'une même nation", a ajouté le communiqué.

Le groupe a par ailleurs déclaré que la violence n'est pas une solution aux différends politiques en Egypte.

Membre de l'Alliance nationale de soutien de la légitimité, al-Gamaa a affirmé que "l'explosion empêche toute possibilité de réconciliation nationale".

Younes Makhyoun, chef du Parti ultra-conservateur salafiste al-Nour, le deuxième plus grand parti islamique d'Egypte après les Frères musulmans, a condamné la violence sous toutes ses formes et a prévenu que des actes violents compliqueraient la crise politique.

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