Le parlement du Kenya a voté jeudi pour le retrait du Kenya de la Cour pénale internationale (CPI), où le président kényan et son vice-président peuvent être jugés pour crimes contre l'humanité.
Les législateurs, qui avaient convoqué une session spéciale pour discuter des affaires kényanes à La Haye, ont voté en faveur d'un projet de loi qui sera de nouveau discuté au parlement dans les 30 prochains jours.
Des membres de l'opposition sont sortis du parlement pendant le débat houleux initié par la coalition Jubilée. L'opposition a qualifié le motif se cachant derrière le débat d'inquiétant.
Le débat controversé sur la suspension de tous les liens, de la coopération et de l'assistance à la CPI se tient une semaine à peine avant le procès du vice-président William Ruto et de l' ancien présentateur de radio Joshua arap Sang à la CPI.
Pour le leader de la majorité parlementaire, Aden Duale, quitter la cour de La Haye rachètera l'image du Kenya et protégera les citoyens et la souveraineté du pays.
Selon l'Article 127-1 du Statut de Rome, un pays membre peut, par notification écrite adressée au secrétaire-général de l'ONU, se retirer de ce statut. Le retrait prend effet un an après la date de réception de la notification, à moins que cette notification ne fasse mention d'une date ultérieure.
Cependant, ce retrait ne le soustrait pas aux obligations ( financières, de coopération, etc..) inscrites dans le statut alors qu'il était encore parti de ce dernier.
Les députés de la coalition Jubilée ont tout fait pour faire passer cette motion. La Coalition pour les Réformes et la Démocratie (CORD), menée par l'ancien Premier ministre Raila Odinga, a quant à elle critiqué l'initiative du gouvernement.
Dans un communiqué publié après une réunion conjointe à Nairobi, la CORD a expliqué que l'objectif de la CPI était en partie de mettre un terme à l'impunité afin que les auteurs de crimes graves dans la juridiction de la Cour, y compris les crimes contre l'humanité, soient punis.
Le président kényan, Uhuru Kenyatta, M. Ruto et M. Sang sont accusés de crimes contre l'humanité pour leur rôle dans les meurtres, la déportation ou le transfert forcé de population, et les persécutions lors des violences post-électorales de 2007-2008 au Kenya.
M. Ruto, alors membre du parlement, sera le premier homme politique à être jugé pour crimes commis pendant ces violences. Le procès de M. Kenyatta devrait commencer à la CPI en novembre. MM. Ruto et Kenyatta, qui ne faisaient pas partie des mêmes partis politiques en 2007-2008, sont accusés d'attaques organisées contre les clans opposés. Ils ont été élus en mars 2013 sous la même bannière politique.
Le gouvernement kényan tente depuis avril, depuis son entrée au pouvoir, d'obtenir le soutien des leaders régionaux et des organismes politiques, y compris du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'Union africaine, pour mettre fin aux procès à la CPI.
20130907 Xinhua
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