Ethiopie
Le Front de Libération du Peuple Erythréen et le Front de Libération du peuple
du Tigré éthiopien ont collaboré dans leur lutte contre le régime du Derg. Les
Ethiopiens ont accepté l’indépendance de l’Erythrée après la chute de Mengistu.
Néanmoins, ls frictions frontalières, notamment autour de la ville de Badme,
suivies de l’introduction de la monnaie érythréenne en 1997 ont mené à une
rapide détérioration des relations.
Ces tensions ont débouché sur un conflit meurtrier (ayant fait de 54 000 à 137
000 victimes selon les estimations) de mai 1998 à juin 2000. La médiation de
l’Organisation de l’Union africaine, soutenue par le Conseil de sécurité des
Nations Unies et l’Union européenne, a abouti à la signature des accords d’Alger
à un accord de paix le 12 décembre 2000 : mise en place d’une opération de
maintien de la paix ; délimitation de la frontière par une commission arbitrale,
dont les décisions ont attribué la ville de Badme à l’Erythrée. Addis-Abeba n’a
pas accepté les conclusions de la commission.
Le processus de paix entre les deux pays est dans l’impasse et les relations
inexistantes.
Djibouti
Après des conflits frontaliers mineurs dans les années 1990, les relations entre
l’Erythrée et Djibouti se sont dégradées en 2008, lorsque l’Erythrée a déployé
ses troupes dans la zone contestée du Doumeira. (mort d’une cinquantaine de
soldats djiboutiens et d’une centaine de soldats érythréens).
Ce différend a été porté, à la demande djiboutienne, devant le Conseil de
sécurité des Nations unies et a abouti au vote, à l’unanimité, de la résolution
1862 le 14 janvier 2009. Cette résolution condamne l’action militaire conduite
par l’Erythrée contre Djibouti et exige le retrait érythréen.
Face aux réticences érythréennes, le Qatar a entrepris des efforts de médiation
entre les deux pays depuis le 11 avril 2010. La médiation a connu une première
avancée le 28 mai 2010 lorsque les érythréens ont accepté de retirer leurs
troupes du Ras Doumeira et permis l’envoi d’observateurs militaires qatariens à
la frontière. Néanmoins, la médiation n’a pas progressé depuis. L’obtention d’un
accord sur le fond – la démarcation de la frontière entre les deux pays – se
heurte principalement à la question des prisonniers de guerre que Djibouti
voudrait voir évoquée en amont de toute discussion (lors des combats de juin
2008, 19 militaires djiboutiens et 21 soldats érythréens ont en effet été faits
prisonniers).
Soudan
Les relations entre l’Erythrée et le Soudan ont longtemps été difficiles,
Khartoum accusant épisodiquement Asmara d’appuyer des rebelles soudanais au Sud,
à l’Est et au Darfour. Les relations diplomatiques entre les deux pays ont été
rompues en 2002. Elles se sont décrispées en 2006 et le Soudan est aujourd’hui
un partenaire privilégié de l’Erythrée.
Yémen
Les relations entre l’Erythrée et le Yémen se sont dégradées en 1995 suite à un
différend relatif à la souveraineté sur l’archipel des îles Hanish (9 morts et
190 prisonniers yéménites dont 115 soldats).
Le différend a été réglé par arbitrage international après une mission de bons
offices confié à M. Francis Gutmann, Ambassadeur de France, entre janvier et
octobre 1996. La sentence arbitrale, rendue le 9 octobre 1998, reconnaît la
souveraineté yéménite sur les principales îles de l’archipel. Une seconde
sentence, rendue en décembre 1999, effectue le partage des eaux territoriales.
Intégration régionale
L’Erythrée est membre de l’Union africaine. Elle a suspendu sa participation en
2009 suite à la demande de sanctions effectuées par l’UA. Elle a rouvert un
bureau permanent et nommé un représentant permanent en décembre 2010.
L’Erythrée est membre de l’IGAD (Intergovernmental Authority on Development).
Elle a suspendu sa participation en 2006. Elle a officiellement demandé sa
réintégration en juillet 2011. L’IGAD n’a pas rendu sa décision.
L’Erythrée est membre du COMESA (Marché commun d’Afrique orientale et australe).
Sanctions au CSNU
Accusée de jouer un rôle déstabilisateur dans la Corne de l’Afrique, l’Erythrée
fait l’objet de sanctions au Conseil de sécurité des Nations Unies :
- La résolution 1907, adoptée le 23 décembre 2009, à l’initiative de l’Ouganda
avec le soutien des Etats-Unis : elle condamne l’Erythrée pour le non-respect de
la résolution 1862 concernant le différend frontalier avec Djibouti et pour son
soutien aux islamistes en Somalie ; elle impose un embargo complet sur les armes
;.
- La résolution 2023, adoptée le 6 décembre 2011, à l’initiative du Gabon et du
Nigéria avec le soutien de l’Ethiopie : elle condamne les actions de l’Erythrée
nuisant à la paix et à la sécurité dans la Corne de l’Afrique ; elle condamne la
tentative d’attentat contre le Sommet de l’Union africaine à Addis Abeba en
janvier 2011. Cette résolution a été négociée sur la base du rapport du panel
d’experts du Comité des sanctions pour la Somalie et l’Erythrée, remis en
juillet 2011, qui est venu confirmer les nouvelles accusations portées contre
Asmara.
Mise à jour : 15.09.15
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