Politique de
voisinage
L’intégration du pays à son environnement sous-régional francophone est une
constante de la politique étrangère équatoguinéenne. Elle se manifeste par
l’adhésion à diverses organisations : à la zone Franc en 1983, à la Francophonie
en 1989, à la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEAC) et à
la Communauté économique et monétaire des Etats d’Afrique centrale (CEMAC).
Cette politique d’intégration est un succès, comme en témoignent la nomination
d’un Equatoguinéen, Lucas Abaga Nchama, au poste de gouverneur de la BEAC, et
l’obtention par Malabo du siège du parlement de la CEMAC.
Toutefois, le refus de mettre en œuvre l’accord relatif à la libre circulation
des personnes au sein de la zone CEMAC le 1er janvier 2014, atteste d’une
réticence à tout approfondissement de l’intégration régionale. En outre,
l’implication de Malabo dans le règlement des crises régionales demeure modeste
– en RCA, sa contribution à la force africaine MISCA ne s’élève qu’à 200 hommes
et sa contribution financière s’est limitée au paiement d’un mois de salaires
des fonctionnaires centrafricains.
Plusieurs sommets ont été célébrés sur l’île de Bioko, dont le 20e anniversaire
de la CEMAC en 2005 et le 40e anniversaire de la zone Franc en 2012. La Guinée
équatoriale est aussi membre observateur de la CPLP, Communauté des pays
lusophones, et aspire à obtenir le statut de membre à part entière grâce au
soutien du Brésil.
Avec des eaux territoriales représentant dix fois sa superficie terrestre, la
lutte contre l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée représente un enjeu
crucial – le détournement d’un navire espagnol au large de l’île de Bioko par
des pirates nigérians, en janvier 2014. en est un témoignage récent. Le
président Obiang est à l’initiative de la politique de coopération entre les
pays de la « zone Delta » (Cameroun, Gabon, Sao Tomé-et-Principe et Guinée
équatoriale), qui a débouché sur des patrouilles de contrôle conjointes. La
Guinée équatoriale finance également une école nationale à vocation régionale
dans le domaine de l’action de l’Etat en mer. Avec le soutien de la France, qui
en assure la direction, cette école a ouvert à Bata en 2011. Une académie navale
est également en cours de construction, à Tica, au nord de la partie
continentale du pays. Le président Obiang a exprimé son souhait de se rapprocher
de son homologue nigérian pour élargir les partenariats dans ce domaine de
coopération régionale. Les prospections commerciales en vue d’équiper les forces
navales équato-guinéennes se sont intensifiées.
La Guinée équatoriale et l’Union africaine
En 2011, le président Obiang a assuré la présidence de l’UA dans les
circonstances difficiles des printemps arabes et de la crise ivoirienne. Il a
adopté une posture discrète, plutôt « anti-occidentale », se faisant sans doute
plus l’écho des positions africaines que de celles de Malabo.
La Guinée équatoriale a accueilli avec succès le sommet de l’Union africaine en
2011 et en 2014. Co-organisatrice de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en
2012 avec le Gabon, le Guinée équatoriale accueillera l’édition 2015 de cette
compétition, du 17 janvier au 8 février, en remplacement du Maroc.
Des relations consolidées avec les partenaires
internationaux
Longtemps difficiles, les relations avec l’Espagne, ancienne puissance coloniale
et aujourd’hui premier bailleur de fonds de la Guinée équatoriale, sont
apaisées. Le président Obiang s’est rendu à Madrid en 2006 et le ministre des
affaires étrangères espagnol a effectué deux visites à Malabo, en 2006 et 2009.
Les Etats-Unis, premier partenaire économique du pays, occupent une position de
quasi-monopole dans le domaine de l’extraction pétrolière. Dix après le début de
l’exploitation par les majors américaines, Washington a ouvert une ambassade à
Malabo en 2006. Le Département d’Etat américain demeure toutefois
particulièrement critique à l’égard du régime Obiang et ne manque pas de lui
rappeler les attentes de la communauté internationale en matière de respect des
droits de l’homme.
Depuis 2005, le président Obiang a renforcé les liens de son pays avec la Chine,
qu’il souhaite voir devenir « le premier partenaire du développement de la
Guinée équatoriale ». D’importants projets chinois sont en cours, notamment dans
les domaines des infrastructures, de la formation et du logement.
Le Brésil fait aussi partie des nouveaux partenaires. La Guinée équatoriale a
ouvert une ambassade à Brasilia en 2002 et le Brésil à Malabo en 2005. Le
président Lula s’est rendu à Malabo en 2010. La coopération du Brésil concerne
principalement l’agriculture, l’enseignement et les médias – peu de projets ont
été réalisés, mais les échanges commerciaux ont progressé de façon spectaculaire
(3 M$ en 2003, 300 M$ en 2009).
Relations multilatérales
Après dix ans d’isolement, Malabo a renoué le dialogue avec les institutions
financières internationales en 2004 et honore désormais sa dette extérieure,
largement soutenable. Depuis 2006, elle met en œuvre une politique volontariste
visant à assainir ses finances publiques et à afficher comme objectif la
moralisation du secteur économique et financier : création en 2007 de l’agence
nationale d’investigation financière (ANIF) et candidature à l’initiative pour
la transparence dans les industries extractives (ITIE) en février 2008. En 2010,
le conseil d’administration de l’ITIE a cependant refusé la demande d’extension
de délai formulée par Malabo pour rendre son rapport de validation, radiant de
fait la Guinée équatoriale du processus ITIE. La Guinée équatoriale s’est
engagée à continuer le processus au niveau national dans la perspective d’une
nouvelle candidature. Si la remise de rapport semble problématique pour les
années précédentes, le président Obiang a déclaré être en mesure de présenter
rapidement son rapport pour les années 2009-2011.
En 2008, l’UNESCO a connu une polémique autour du « Prix international
UNESCO-Obiang pour la recherche en sciences de la vie », à la suite
d’interrogations de plusieurs ONG sur la provenance des fonds destinés au
lauréat. Malgré l’avis négatif de la conseillère juridique de l’UNESCO, le prix,
devenu « Prix international UNESCO-Guinée équatoriale pour la recherche en
sciences de la vie », a été adopté en mars 2012, grâce notamment au vote des
membres africains et du Brésil. Le prix a été décerné pour la première fois en
juillet.
En octobre 2011, le président Obiang avait déposé une demande d’agrément de son
fils Teodoro Obiang auprès de l’UNESCO. Ce dernier étant poursuivi par la
justice française dans le cadre de l’affaire dite des « biens mal acquis », le
président a finalement renoncé à cette demande.
Mise à jour : 08.01.15
Autres articles dans cette catégorie |
---|
Données générales |
Histoire |
Culture |
Données économiques |
Politique intérieure |
Politique extérieure |