Erythrée
Le désaccord sur le tracé de la frontière entre Addis-Abeba et Asmara, suite à
l’indépendance de l’Erythrée en 1993, a généré entre les deux pays un conflit
meurtrier ayant fait près de 80 000 victimes de mai 1998 à juin 2000.
La médiation de l’Organisation de l’Union africaine, soutenue par le Conseil de
sécurité des Nations Unies et l’Union européenne, a abouti à la signature des
accords d’Alger sur la cessation des hostilités le 18 juin 2000 puis d’un accord
de paix le 12 décembre 2000 : mise en place d’une opération de maintien de la
paix, la MINUEE (Mission des Nations unies en Ethiopie et en Erythrée) ;
délimitation de la frontière par une commission arbitrale (la Commission
frontalière Erythrée-Ethiopie), dont les décisions ont été rendues le 13 avril
2002 attribuant la ville de Badme à l’Erythrée. Addis-Abeba n’a néanmoins pas
accepté les conclusions de la commission. Le CSNU a mis un terme au mandat de la
MINUEE en juillet 2008.
Le processus de paix entre les deux pays reste dans l’impasse et les relations
inexistantes : frontières fermées ; relations diplomatiques rompues ; aucune
relation économique ; regains de tension ponctuels.
L’Ethiopie accueille 150 000 réfugiés Erythréens sur son territoire.
Somalie
Addis-Abeba a soutenu le processus de transition somalien, lancé en 2004 à
Nairobi, sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement
(IGAD – Intergovernmental Authority on Development). En décembre 2006,
considérant que la progression de l’Union des Tribunaux Islamiques représentait
une menace contre ses intérêts vitaux, l’Ethiopie est intervenue militairement
en Somalie. Les troupes éthiopiennes ont chassé les milices des Tribunaux
islamiques et ont permis au Gouvernement fédéral de transition de s’installer
dans la capitale. Deux ans plus tard, en janvier 2009, l’Ethiopie a retiré ses
troupes.
En novembre 2011, l’armée éthiopienne s’est à nouveau déployée en Somalie, avec
l’accord du gouvernement fédéral de transition somalien, en appui de milices
locales, afin de combattre la milice islamiste Al Shabaab dans le centre du
pays. Cette intervention a contribué à affaiblir la milice islamiste. Depuis
janvier 2014, les troupes éthiopiennes sont intégrées à la force d’intervention
de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).
La crise humanitaire et sécuritaire qui touche la Somalie a provoqué l’arrivée
de plus de 200 000 réfugiés en Ethiopie.
Soudan et Soudan du sud
L’Ethiopie s’est beaucoup investie dans le processus de paix entre le Nord et le
Sud. Meles Zenawi s’était érigé, en coordination avec le panel Mbeki, en
médiateur de facto à la fois de la crise entre le Nord et le Sud mais également
de celle entre le MPLS/Nord et Khartoum.
L’Ethiopie mobilise près de 6 500 au Darfour dans le cadre de la Mission des
Nations Unies et de l’Union Africaine au Darfour (MINUAD) et à Abyei à la
frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud dans le cadre de la Force
Intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).
L’Ethiopie a développé de manière importante ses échanges avec le Soudan et
utilise désormais Port Soudan pour diversifier son accès à la mer.
Au Soudan du Sud, l’Ethiopie s’investit dans la résolution de la crise pour
éviter un conflit régional : elle s’est engagée dans la médiation conduite par
l’IGAD à Addis-Abeba et a déployé 1.250 casques bleus au Soudan du Sud dans le
cadre de la MINUSS.
Depuis le début du conflit, l’Ethiopie accueille 210 000 réfugiés sud-soudanais,
qui s’ajoutent aux 100 000 Sud-Soudanais déjà réfugiés sur son territoire.
Egypte
Dans le cadre de sa politique de développement, l’Ethiopie a lancé la
construction d’une quinzaine de barrages hydroélectriques, dont celui du barrage
géant dit de la Renaissance sur le Nil Bleu.
L’Ethiopie et l’Egypte ont signé un accord de principe sur la gestion des eaux
du Nil à Khartoum, le 23 mars 2015.
Djibouti
L’Ethiopie entretient de bonnes relations avec Djibouti qui constitue son
principal accès à la mer (85%).
Intégration régionale
L’Ethiopie a exercé la présidence de l’Union africaine pour l’année 2013. Cette
présidence s’est achevée à l’issue du Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de
gouvernement de janvier 2014. Elle a également exercé la présidence du NEPAD
(New Partnership for Africa’s Development) entre 2007 et janvier 2013. Elle est
membre de l’IGAD, dont elle exerce la présidence depuis 2008, ainsi que du
COMESA (Marché commun d’Afrique orientale et australe).
Mise à jour : 07.10.15
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