La situation politique en Guinée-Bissao
est caractérisée par l’instabilité institutionnelle (assassinats en 2009 du
Président Vieira et du chef d’Etat-major des armées, coup militaire du 1er avril
2010, coup d’Etat du 12 avril 2012), l’impunité (les enquêtes sur les
assassinats de 2009 progressent très lentement) et l’importance du trafic de
drogue (le pays est un important point de transit de la cocaïne sud-américaine
vers l’Europe).
A la suite du décès du Président Malam Bacai Sanha le 9 janvier 2012, un scrutin
présidentiel anticipé a été organisé en mars 2012. Le premier tour de ce scrutin
s’est déroulé dans le calme le 18 mars 2012, portant en tête le Premier Ministre
Carlos Gomes Junior. Il a toutefois été entaché par l’assassinat du colonel
Samba Djallo, ancien chef des services de renseignement.
Le 12 avril 2012 au soir, alors que le second tour de cette élection
présidentielle venait d’être reporté suite aux menaces de boycott de cinq
opposants invoquant des fraudes massives, Carlos Gomes Junior a été arrêté à son
domicile, ainsi que Raimundo Pereira, président par intérim. Au lendemain de ce
coup d’Etat, une junte dénommée « commandement militaire » a revendiqué le
pouvoir. Le commandement militaire a conclu un accord de transition avec une
partie de la classe politique (dissolution des institutions, création d’un
Conseil National de Transition chargé de désigner un président et un
gouvernement de transition) et a proposé au Président de l’Assemblée nationale
par intérim, Manuel Serifo Nhamadjo, d’occuper le poste de président de la
transition. Ce dernier a toutefois décliné cette proposition au motif qu’elle
émanait d’institutions illégitimes.
La CEDEAO a pu négocier la libération de Carlos Gomes Junior et Raimundo Pereira
avant de mettre en place un régime de sanctions individuelles et d’envoyer à
Bissao un contingent de sa force en attente (ECOMIB). La CEDEAO a mis en place
un processus de transition entre la junte et dix-sept partis politiques,
effectif au 16 mai 2012. M. Serifo Nhamadjo a cette fois accepté d’exercer la
fonction de président de transition avec comme Premier Ministre de transition,
M. Rui Duarte Barros. Au cours de la transition, la tension s’est accrue entre
les deux principales forces politiques du pays, PAIGC (Parti africain pour
l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert) et, de l’autre, le PRS (Parti pour
le Renouveau social), incitant le Président à reporter les élections générales
prévues en mai 2013. L’intensification des pressions de la CEDEAO et de la
communauté internationale a permis une évolution majeure de la transition le 7
juin 2013 avec la constitution d’un gouvernement d’union nationale rassemblant
notamment le PAIGC (jusqu’ici exclu de l’exécutif de la transition).
Après plusieurs reports ce scrutin s’est finalement tenu le 13 avril
(législatives et premier tour de la présidentielle) et le 18 mai 2014 (second
tour de la présidentielle) dans le calme, sous le regard des observateurs
internationaux (UE, UA, CEDEAO, CPLP, OIF, Timor). Ces élections ont été
marquées par une forte mobilisation (89,29%). Aux législatives, le PAIGC a
obtenu la majorité absolue (57 sièges sur 102), suivi par le PRS (41 sièges) et
trois autres formations qui se partagent quatre sièges. M. Cipriano Cassama,
membre du PAIGC a été élu président de cette Assemblée.
José Mario Vaz (PAIGC) a remporté largement le second tour de la présidentielle
avec 61,9% des suffrages, contre 38,1% pour Nuno Gomes Nabiam (PRS), qui en a
accepté les résultats. Pour sa part, l’armée s’est engagée à respecter le
verdict des urnes. Ce scrutin est également marqué par une forte mobilisation
des électeurs (taux de participation de 78,21%).
Le président Vaz a désigné M. Domingos Simões Pereira (président du PAIGC) au
poste de Premier Ministre le 25 juin 2014. Un nouveau gouvernement, composé de
16 Ministres et 15 Secrétaires d’Etat et comptant 6 femmes, a été formé le 4
juillet 2014. Le PAIGC et le PRS ont conclu un accord politique qui vise à «
renforcer leurs relations et garantir la stabilité gouvernementale et sociale du
pays ». Cet accord prévoit un travail en commun sur les grands enjeux
(gouvernance, réconciliation nationale, réforme du secteur des armées ou la
gestion des ressources naturelles).
Le 25 mars 2015 s’est tenue à Bruxelles une conférence internationale des
bailleurs en faveur de la Guinée-Bissao, co-organisée par le PNUD et l’Union
européenne. Le gouvernement de Guinée-Bissao a obtenu près de 1,4 Mds € de
promesses d’engagements (moitié dons, moitié prêts) en appui de son plan de
développement, concentré sur la réforme de l’Etat, l’agriculture et les
infrastructures.
Sur le plan de la sécurité intérieure, l’arrestation par les Etats-Unis en avril
2013 de l’ancien chef d’état-major de la marine et l’inculpation par la justice
américaine du chef d’état-major des armées, le général Antonio Indjai, ont porté
un coup dur au trafic de drogue. Le 17 septembre 2014, le président Vaz a limogé
le général Indjai, qui reste libre de ses mouvements.
Composition du gouvernement (4 juillet 2014)
Premier ministre : M. Domingos SIMOES PEREIRA (25 juin 2014)
Les ministres
M. Baciro DJA, Ministre de la présidence du Conseil des Ministres et des
affaires parlementaires
M. Otavio Inocencio ALVES, Ministre de l’intérieur
M. Mário LOPES DA ROSA, Ministre des Affaires étrangères, de la coopération
internationale et des communautés
M. Daniel GOMES, Ministre des ressources naturelles
M. Geraldo MARTINS, Ministre de l’économie et des finances
Mme Cadi MANE, Ministre de la défense nationale
M. José António CRUZ ALMEIDA, Ministre des travaux publics, de la construction
et de l’urbanisme
Mme Valentina MENDES, Ministre de la santé publique
Mme Odete de COSTA SEMEDO, Ministre de l’éducation nationale
M. João Aníbal PEREIRA, Ministre de l’agriculture et du développement rural
Mme Bilony NHASSE, Ministre de la femme, de la famille et de la cohésion sociale
M. Florentino MENDES PEREIRA, Ministre de l’énergie et de l’industrie
Mme Carmelita PIRES, Ministre de la justice
M. Ângelo REGALLA, Ministre de la communication sociale
M. Ademir Nelson BELO, Ministre de la fonction publique et de la réforme
administrative
M. António Serifo EMBALO, Ministre du commerce et de l’artisanat
Les secrétaires d’Etat
M. Tomas BARBOSA, Secrétaire d’Etat à la jeunesse, à la culture et au sport
M. Barros Bacar BANJAI, Secrétaire d’Etat à l’environnement
M. Vicente FERNANDES, Secrétaire d’Etat au tourisme
M. João Bernardo VIEIRA, Secrétaire d’ Etat aux transports et aux
communications, porte-parole
M. Ildefonso de BARROS, Secrétaire d’Etat des pêches et de l’économie maritime
M. Idelfrides FERNANDES, Secrétaire d’Etat à la coopération internationale et
des communautés
M. José DJO, Secrétaire d’Etat au trésor
Mme Tomasia MANJUBA, Secrétaire d’Etat au budget et aux affaires fiscales
M. Degol MENDES, Secrétaire d’Etat au plan et à l’intégration régionale
M. Domenico SANCA, Secrétaire d’Etat à l’ordre public
M. Abu CAMARA, Secrétaire d’Etat à l’aménagement et l’administration
territoriale
M. Carlos NHATE, Secrétaire d’Etat aux combattants de la liberté de la Patrie
M. Fernando Augusto DIAS, Secrétaire d’Etat à l’enseignement et à la recherche
scientifique
M. Domingos MALU, Secrétaire d’Etat à la gestion hospitalière
M. Filipe QUESSANGUE, Secrétaire d’Etat à la sécurité alimentaire
Mise à jour : 22.05.15
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