A son arrivée au pouvoir, le Président
Macky Sall a entrepris de restaurer l’image extérieure du Sénégal. Il bénéficie
d’une vraie stature internationale.
Se positionner entre l’Afrique et l’Occident
Fort de ses engagements en matière de bonne gouvernance, le nouveau président a
retrouvé la confiance des principaux partenaires et des bailleurs de fonds du
Sénégal. En un an, le Président Macky Sall a ainsi été reçu plusieurs fois à
Paris et a accueilli à Dakar de nombreux chefs d’Etat, dont les Présidents
français et américain. Il a obtenu, outre deux prêts d’aide budgétaire français
de 130 M€ et 60 M€, le déblocage de l’aide budgétaire européenne.
Le Président du Sénégal vient d’être élu Président (depuis le 19 mai) de la
Commission économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et réélu pour deux
années supplémentaire président du Comité d’orientation des chefs d’Etat et de
Gouvernement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD),
ce qui lui donne accès aux enceintes internationales de type G8 et G20, mais
aussi auprès des Brics, auprès desquels il compte mobiliser des financements.
Le Sénégal a organisé, en novembre 2014, le XVè sommet de la Francophonie.
En l’absence de consensus africain, c’est Michaëlle Jean, ancienne gouverneure
du Canada, qui a été désignée pour prendre la succession d’Abdou Diouf au
secrétariat général de la Francophonie. La France a appuyé, comme elle l’a fait,
lors du dernier Sommet de Kinshasa, les actions de formation et de programmation
culturelle, cette dernière en liaison avec l’Institut français, de même que
l’organisation du pavillon français au sein du village de la francophonie qui
accompagne traditionnellement les sommets (Trophées francophones, projet Royal
De Luxe et pavillon France).
Un « forum de Dakar » sur la paix et la sécurité en Afrique a eu lieu également
les 15 et 16 décembre 2014 afin de favoriser l’émergence et l’enracinement d’une
conscience intégrée des questions de sécurité et de défense en Afrique et a
l’ambition de devenir un rendez-vous régulier. La deuxième édition de ce forum
aura lieu les 9 et 10 novembre 2015.
Une politique régionale plus active
Ardent défenseur de l’intégration africaine, le Sénégal voit la CEDEAO et
l’Union africaine comme un levier d’action important sur son environnement et
contribue aux différentes forces de sécurité déployées par l’organisation
régionale ou par les Nations unies (MONUSCO en République démocratique du Congo,
ONUCI en Côte d’Ivoire, MISMA –devenue MINUSMA au 1er juillet 2013, sous casque
bleu – au Mali, ECOMIB en Guinée Bissao).
Sur la crise au Burkina Faso, le président Macky Sall a été nommé chef du groupe
de contact, représentant de la CEDEAO sur ce dossier, et s’est rendu à
Ouagadougou le 11 novembre. Ce qui s’est passé au Burkina aura certainement des
conséquences, ailleurs, en Afrique, car plusieurs chefs d’Etat semblent
également souhaiter changer les constitutions de leurs pays afin de rester au
pouvoir. A cet égard, le Sénégal fait, une fois de plus, figure de modèle et
étudie d’ailleurs la possibilité de raccourcir le mandat présidentiel à cinq
ans.
Sur la crise au Mali, le Sénégal partage avec les autres Etats limitrophes le
sentiment d’une hausse de la menace terroriste, même si aucun attentat islamiste
n’a encore été mené à bien sur le territoire sénégalais. Depuis son arrivée au
pouvoir, le Président Sall a soutenu notre politique d’intervention
multilatérale, et compte aujourd’hui un bataillon au sein de la MINUSMA, qu’il a
porté de 500 à 800 hommes, pour s’aligner sur les standard ONU. Les relations
bilatérales, marquées par une certaine méfiance, ont connu une embellie avec la
visite du Président IBK à Dakar en avril 2014.
Les relations avec la Mauritanie, historiquement délicates, se sont améliorées
depuis l’arrivée au pouvoir du Président Sall. La volonté de développer un
partenariat économique épousant l’axe Rabat-Nouakchott-Dakar est en gestation.
Le Président sénégalais, Macky Sall, et son homologue mauritanien, Mohamed Ould
Abdel Aziz, partagent l’idée de faire construire un pont à Rosso, à la frontière
entre les deux pays, afin de faciliter le transit entre ces deux pays.
L’interconnexion électrique, appuyée notamment par la France, sera un autre
facteur de rapprochement.
L’exclusion du Sénégal du G5 Sahel a été mal perçue mais un compromis a été
trouvé pour associer le Sénégal aux travaux du G5 en tant que de besoin.
Avec la Gambie, elles se sont tendues depuis l’exécution, en juillet 2012, de
deux ressortissants sénégalais, les provocations orales régulières des autorités
gambiennes, et la fermeture de la frontière gambienne suite à l’épidémie de
fièvre Ebola au printemps 2014. Mais la recherche d’une solution définitive au
conflit en Casamance passe obligatoirement par un dialogue avec le Président
gambien.
Sur la crise au Yemen, le Sénégal vient d’officialiser l’envoi de 2100 soldats
sénégalais pour participer à la coalition internationale pour le Yémen et
marquer symboliquement la solidarité avec l’Arabie Saoudite. Le déploiement se
ferait exclusivement sur le territoire saoudien.
Enfin, le Sénégal se préoccupe de la sortie de crise en Guinée et en Guinée
Bissao, dont Dakar craint l’influence négative sur la sécurité régionale.
Cependant, depuis la victoire du président José Mario Vaz en mai 2014, la Guinée
Bissao se dit ouverte à une résolution de la crise en déclarant qu’elle ne
constituera plus une base arrière pour les rebelles et le Sénégal vient de
servir de médiateur pour calmer les nouvelles tensions entre le Président et le
Premier ministre.
Conseil de sécurité
Le Sénégal a été membre non-permanent du Conseil de Sécurité en 1968-1969 et en
1988-1989 et l’UA vient d’endosser la candidature du Sénégal pour un siège de
membre non permanent au Conseil de Sécurité pour la période 2016/2017 qui sera
proposée lors des élections prévues en octobre prochain à New York.
Phénomènes migratoires
Le Sénégal est un pays source d’émigration à destination de l’Europe mais aussi
de transit. Depuis 2006, le Sénégal a enregistré de nombreux départs clandestins
par voie maritime, de ses côtes vers l’Europe, via les Canaries. Toutefois
l’opération Frontex, menée par l’UE, a permis d’arrêter des embarcations de
clandestins dans les eaux territoriales sénégalaises. Les autorités sénégalaises
ont annoncé avoir mobilisé leurs forces à la fois sur mer et sur terre. En
effet, tout en voulant décourager les candidats au départ, elles souhaitent
aussi s’attaquer aux instigateurs et aux convoyeurs. Un mémorandum d’entente a
été signé entre le Sénégal et l’Espagne le 24 août 2006 à fin d’organiser des
rapatriements. En septembre 2006, un accord franco-sénégalais sur la gestion
concertée des flux migratoires a été signé à Dakar, de même qu’un avenant à cet
accord, le 25 février 2008. Une troisième session du Comité Mixte Paritaire sur
le gestion des flux migratoire entre le Sénégal et la France s’est tenue à Dakar
les 13 et 14 mai 2013.
Malgré ces mesures, 200 sénégalais seraient morts à la suite au naufrage des
migrants au large de la Sicile en avril dernier.
Le 13 juin dernier, en marge de la 33eme session du Comité d’orientation du
Nepad, le Président Macky Sall s’est prononcé, à Johannesburg, sur la vague
d’immigration de l’Afrique vers l’Europe et le drame que constituent les flux
migratoires. Il a fait un diagnostic sans complaisance et a déclaré que la
meilleure réponse à apporter aux flux migratoires incontrôlés, c’est un
partenariat économique gagnant-gagnant entre l’Europe et l’Afrique qui mettrait
fin à l’injustice économique et financière que subit l’Afrique à travers les
contrats d’exploitation de ses ressources humaines souvent inéquitables et
injustes.
Mise à jour : 05.07.15
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