La crise du Darfour
La crise au Darfour éclate avec les premières actions du Mouvement de Libération
du Soudan (MLS – Abdelwahid el Nour) en février 2003, rapidement rejoint par le
Mouvement pour la Justice et l’Egalité (MJE - Khalil Ibrahim). Les autorités
soudanaises répondent à ces attaques par une répression généralisée,
caractérisée par des violences visant les civils et une politique de destruction
systématique de villages avec l’appui de milices janjawids. Elles provoquent la
plus importante crise humanitaire au monde à l’époque : 200 000 morts, 2,6
millions de déplacés, 200 000 réfugiés au Tchad.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies saisit la Cour pénale internationale
(CPI) de la situation au Soudan en 2005. Plusieurs mandats d’arrêt sont émis par
CPI, dont un à l’encontre du président Béchir pour crime contre l’humanité,
crimes de guerre (4 mars 2009) et crime de génocide (12 juillet 2010) et, en
février 2012, contre le Ministre de la Défense, Abderrahim Mohamed Hussein.
Pour tenter d’améliorer la situation sur le terrain, le Conseil de sécurité
décide en 2007 l’envoi d’une opération conjointe de l’ONU et de l’Union
Africaine de 26 000 hommes (MINUAD), chargée de prendre le relais de la force de
l’Union Africaine AMIS, déployée depuis 2004. Après avoir tardé à se mettre en
place du fait des difficultés logistiques et des obstacles posés par les
autorités soudanaises, la MINUAD compte aujourd’hui plus de 16 800 personnels en
uniforme suite à une résolution du Conseil de sécurité d’août 2014.
Un accord de paix (Darfur peace agreement - DPA) est conclu à Abuja, en mai
2006, après presque deux années de discussions entre les autorités soudanaises
et un seul chef rebelle, Minni Minawi (leader du MLS/branche Minawi, issu d’une
scission avec le MLS d’Abdelwahid Nour). Mais le DPA ne met pas fin à la crise.
Au contraire, les factions rebelles se multiplient et les violences se
poursuivent (attaques militaires contre les civils, opérations des milices,
affrontements intercommunautaires, généralisation du banditisme). Minni Minawi
dénonce l’accord d’Abuja en décembre 2010 et reprend les opérations armées,
conjointement avec le MJE de Khalil Ibrahim.
Le 14 juillet 2011, le gouvernement soudanais signe avec le Mouvement pour la
Liberté la Justice de Tijani Ceissi un accord, le Document de Doha pour la Paix
au Darfour (DDPD) sous l’égide de la médiation conjointe ONU/UA menée par
Djibril Bassolé et le Qatar. Une branche dissidente du MJE, conduite par
Mohammed Bashr, rejoint l’accord de paix le 6 avril 2013, mais Mohammed Bashr
est tué dans une attaque par un autre mouvement rebelle le 12 mai 2013.
Après une certaine accalmie en 2009, la situation sécuritaire et humanitaire se
détériore à nouveau : reprise des combats entre les rebelles et les forces
gouvernementales, appuyée par les Forces de réaction rapide, multiplication des
attaques contre la MINUAD, multiplication des affrontements intercommunautaires,
insurrection début 2014 du chef janjawid Musa Hilal. Le gouvernement poursuit
ses campagnes de bombardements aériens sur les zones tenues par la rébellion. On
compte toujours 2,5 millions de déplacés internes et 370 000 réfugiés
darfouriens au Tchad. Entre 50 000 et 190 000 personnes supplémentaires auraient
fui les combats depuis le début de l’année 2015.
Situation au Kordofan et au Nil bleu
Le Mouvement populaire de libération du Soudan – Nord (MPLS/Nord) est entré en
rébellion en 2011 dans les régions frontalières avec le Soudan du Sud des Monts
Noubas (Sud Kordofan) et du Nil bleu. Ces deux régions faisaient l’objet de
protocoles particuliers dans l’accord de paix de 2005, qui n’ont été que
partiellement mises en œuvre. Le 28 juin 2011, un projet d’accord de paix
portant sur ces deux régions est signé à Addis Abeba mais n’est pas entériné.
Les mouvements rebelles darfouriens sont été impliqués dans des combats au
Kordofan.
La situation humanitaire dans ces régions est désastreuse (environ 550 000
déplacés, 270 000 réfugiés en Ethiopie et au Soudan du Sud) et le gouvernement
soudanais empêche tout accès humanitaire. Le panel d’experts de haut-niveau de
l’Union africaine dirigé par le président Thabo Mbeki assure la médiation de ce
conflit.
Situation dans l’ensemble du pays
Fin septembre 2013, le Soudan a connu la vague de protestation populaire la plus
importante depuis 1989, à la suite de l’annonce par le gouvernement de la levée
des subventions sur les carburants. Ces manifestations ont été réprimées de
façon disproportionnée par le pouvoir.
Depuis novembre 2013, le gouvernement mène une vaste offensive contre les
rebelles actifs du Darfour, du Sud Kordofan et de l’Etat du Nil bleu, fédérés
depuis novembre 2011 au sein du Front révolutionnaire soudanais (FRS).
Le Président Omar El-Béchir a annoncé, le 27 janvier 2014, son intention de
procéder à une réforme de fond du pouvoir par l’intermédiaire d’un dialogue
inclusif.
Le 5 septembre 2014, les rebelles et l’opposant Sadiq al-Mahdi, et deux
représentants du comité du dialogue national soudanais ont signé un accord sur
le dialogue national et le processus constitutionnel à Addis Abeba, sous l’égide
du Panel de Haut niveau de l’Union Africaine, dirigé par le Président Mbeki.
Accueillant positivement cet accord le 12 septembre, l’Union africaine a appelé
à la poursuite des pourparlers sur cette base, dans l’objectif d’amener une paix
durable au Soudan. Le conseil de l’Union européenne a également appelé à un
dialogue national inclusif le 20 octobre 2014.
Malgré l’implication du Président Mbeki, les pourparlers parallèles d’Addis
Abeba réunissant le gouvernement et les rebelles darfouriens et du MPLS/Nord ont
été suspendu sans résultat en décembre 2014. Le 27 février 2015, à Berlin,
l’opposition et les mouvements rebelles se sont dits prêts à participer à une
réunion préparatoire au dialogue national, qui n’aura finalement pas lieu en
l’absence de la délégation gouvernementale.
L’Union européenne a estimé que les conditions politiques n’étaient pas remplies
pour qu’elle dépêche une mission d’observation électorale à l’occasion des
élections générales soudanaises qui ont eu lieu du 13 au 16 avril 2015.
Composition du gouvernement de la République du Soudan
Maréchal Omar Hassan Ahmed Al-Bachir, Président de la République
Général Bakri Hassan Saleh, Premier Vice-président
M. Hassabou Mohamed Abdelrahman, Vice-président
Conseillers du Président
M. Ibrahim Mahmoud Hamed
M. Jalal Yousif Al Digair
M. Jaafar Al Sadiq Mohamed Osman Al Mirghani
M. Abdelrahman Al Sadiq Al Mahdi
M. Musa Mohamed Ahmed
Ministres fédéraux
M. Salaheddine Wanasi Mohammed Khair, Ministre des Affaires de la Présidence
M. Ahmed Saad Omar Khadhir, Ministre du Conseil des ministres
M. Faysal Hassan Ibrahim, Ministre de la Chambre gouvernementale fédérale -M.
Mustafa Osman Al-Obaid, Ministre chargé de la Défense -M. Ismat Abdelrahman
Zeinalabdin, Ministre de l’Intérieur
M. Ibrahim Ahmed Ghandour, Ministre des Affaires étrangères
M. Awad Al Hassan Al Nour, Ministre de la Justice
M. Ahmed Bilal Osman, Ministre de l’Information
M. Badreldin Mahmoud Abbas, Ministre des Finances et de l’Economie nationale
M. Ibrahim Adam Ahmed Al Dekhairi, Ministre de l’Agriculture et des Forêts
M. Mohamed Yousif Ali Yousif, Ministre de l’Industrie
M. Mohamed Zayed Awad Musa, Ministre du Pétrole et du Gaz
M. Muttaz Mussa Abdalla Salim, Ministre des Ressources en eau, de l’Irrigation
et de l’Electricité
M. Musa Tibin Musa, Ministre des Ressources animalières
M. Modathir Abdul-Ghani Abdul-Rahman, Ministre de l’Investissement
M. Makkawi Mohamed Awad, Ministre des Routes, des Transports et des Ponts
M. Sadiq Ahmed Mohammed Al-Karouri, Ministre des Mines
M. Mansour Yousif Al Agab, Ministre du Commerce
M. Al Fatih Ali Sidiq, Ministre de la Coopération internationale
M. Hassan Abdelkader Hilal, Ministre de l’Environnement, des Forêts et du
Développement urbain
M. Mohammed Abu Zaid Mustafa, Ministre du Tourisme, des Antiquités et de la Vie
sauvage
Mme Souad Abdelrazeq Mohamed Said, Ministre de l’Éducation
Mme Soumaya Mohammed Ahmed Abou-Kashawa, Ministre de l’Enseignement supérieur et
de la Recherche scientifique
M. Al-Tayeb Hassan Badawi, Ministre de la Culture
M. Al Fatih Taj Elsir Abdallah, Ministre des Cultes
Mme Mashaer Ahmed Al-Amin Al-Dawalab, Ministre de la Protection et de la
Sécurité sociales
M. Bahar Idriss Abou Gardah, Ministre de la Santé
M. Ahmed Babiker Ahmed Nahar, Ministre du Travail et de la Réforme
administrative
M. Al Sadiq Al Hadi Abdul-Rahman Al Mahdi, Ministre du Développement des
ressources humaines
M. Haider Galokoma, Ministre de la Jeunesse et des Sports
Mme Tahani Abdallah Atiya, Ministre des Technologies de la communication et de
l’information
Mise à jour : 23.08.15
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