La Tanzanie est un pays d’une stabilité
rare dans la région. Elle n’a connu qu’une guerre depuis son indépendance
(contre l’Ouganda entre 1978 et 1979). Elle tire un prestige continental du
soutien panafricain de Julius Nyerere aux mouvements de libération africain.
La diplomatie tanzanienne se montre active sur certains grands dossiers, à la
faveur de leur impact sur la situation intérieure ou des responsabilités qui lui
incombent dans les enceintes multilatérales.
En 2008, la Tanzanie a ainsi exercé une présidence de l’Union Africaine active,
pragmatique et discrète. Elle a favorisé les sorties de crise là où elles
étaient possibles : crise politique au Kenya ; tensions rwando-congolaises ;
expédition réussie à Anjouan aux Comores contre le colonel Bacar ; soutien au
retour à l’Etat de droit en Mauritanie ; vicissitudes du dialogue
inter-burundais ; soutien à la mise en place de la force hybride ONU-UA (MINUAD)
au Darfour à laquelle participe un contingent tanzanien depuis 2009.
La Tanzanie s’est récemment montrée active sur les crises en République
démocratique du Congo et à Madagascar ainsi que sur le dossier zimbabwéen à la
faveur de sa présidence de la Troïka de l’organe politique de la Communauté de
développement d’Afrique australe (SADC) entre août 2012 et août 2013.
La Tanzanie est membre du Conseil de paix et de sécurité de l’UA depuis 2012.
Les Grands Lacs
La Tanzanie subit les contrecoups des conflits dans la région, notamment par
l’afflux massif de réfugiés. Elle est un membre actif de la Conférence
internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).
La Tanzanie a joué un rôle majeur de médiateur dans la crise burundaise apparue
dans les années 1990 : elle a contribué à convaincre les rébellions armées de
rallier le processus de transition (accord d’Arusha de 2000, accord global de
cessez le feu signé àDar es-Salaam en 2003). En 2009, le gouvernement tanzanien
a fait un geste exceptionnel en accordant la nationalité tanzanienne à 182 000
réfugiés qui avaient fui le Burundi en 1972.
Dar es-Salaam est engagée dans la résolution de la nouvelle crise apparue en
avril 2015 au titre de sa présidence de la communauté d’Afrique de l’Est. La
Tanzanie accueille 81 000 réfugiés burundais depuis le début de la crise.
La Tanzanie participe à la résolution du conflit en République démocratique du
Congo : : outre son implication politique, elle fournit un tiers des effectifs
de la brigade d’intervention de l’opération de maintien de la paix des Nations
Unies en RDC (MONUSCO), commandée par un général tanzanien.
La Tanzanie accueille le Tribunal Pénal International pour le Rwanda, dont le
siège est à Arusha (jusqu’au 31 décembre 2014, date de la fin des travaux du
Tribunal).
Soudan du sud
La Tanzanie contribue activement à la recherche d’un règlement pacifique au
conflit qui a éclaté fin 2013 au Soudan du Sud. Le 21 janvier 2015, les parties
au conflit ont conclu à Arusha, sous l’égide du président Kikwete et du parti au
pouvoir (CCM), un accord de réunification du MPLS, parti au pouvoir au Soudan du
Sud.
Madagascar
La Tanzanie a fait partie, avec l’Afrique du Sud et la Zambie, de la troïka de
la SADC qui a permis la signature d’une feuille de route pour la sortie de crise
de la Grande Ile (automne 2011). D’août 2012 à août 2013, elle a fait avancer le
processus électoral au titre de sa présidence de l’Organe politique de la SADC.
Intégration régionale
La Tanzanie est membre fondateur de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) avec
le Kenya et l’Ouganda. Elle a contribué à la renaissance en 1999 de
l’organisation, dont le siège est à Arusha. Un accord de libre-échange est entré
en vigueur en janvier 2005 et la mise en place d’un marché commun a été lancée
en juillet 2010.
La Tanzanie a participé au processus de rapprochement entre l’EAC, le COMESA
(Marché commun des pays d’Afrique de l’est et d’Afrique australe, qu’elle a
quitté en 2000) et la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe, dont
la Tanzanie est également membre) en cours depuis 2008 afin de créer une zone de
libre-échange inter régionale.
Un Accord de Partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et l’EAC a
été paraphé en octobre 2014 et pourrait être signé avant la fin 2015. Cet accord
vise à libéraliser 80% des échanges entre l’UE et les pays de la région.
Mise à jour : 31.07.15
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