Politique intérieure        0  510 lectures

La stabilité et la cohésion de la Tanzanie, issue de l’union du Tanganyika et de l’archipel de Zanzibar en 1964, sont directement liées à l’action de Julius Nyerere, chef de l’Etat de 1963 à 1985. La Tanzanie a rompu en 1986 avec le dirigisme économique (socialisme agraire) et avec le régime du parti unique en 1992. Dès lors, le Parti de la Révolution (Chama Cha Mapinduzi CCM), au pouvoir depuis l’indépendance a remporté toutes les élections : Benjamin Mkapa a été élu Président en 1995 et 2000 ; M. Jakaya Kikwete, Ministre des Affaires étrangères depuis 1995, lui a succédé en 2005 avec 80% des suffrages.
Jakaya Kikwete a été réélu en octobre 2010 pour un second et dernier mandat (limite constitutionnelle) Il s’est attaché à promouvoir la modernisation économique du pays et à encourager un renouvellement de sa classe politique. Le gouvernement a été rajeuni et féminisé, le Parlement est plus actif. Il a veillé à préserver le consensus national sur la laïcité et sur un projet politique non communautaire, dans un contexte régional à cet égard assez troublé.

Un nouveau texte constitutionnel devrait être adopté par referendum avant les élections d’octobre 2015. Il a fait émerger plusieurs points sensibles : la définition de l’Union entre le Tanganyika et Zanzibar (notamment le partage des compétences et des ressources naturelles) ; l’encadrement des pouvoirs du Président ; la laïcité.

Le parti au pouvoir CCM a désigné John Magufuli, actuellement ministre des travaux publics, comme candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2015. En réaction, l’ancien Premier ministre Edward Lowassa, , candidat malheureux à la primaire du CCM, a annoncé qu’il rejoindrait l’opposition pour se présenter au scrutin présidentiel.

Le Président Kikwete a géré avec prudence mais détermination le dossier de Zanzibar, où la situation politique est plus tendue que sur le continent. Le dialogue politique engagé dès 1995 pour apaiser les querelles récurrentes entre le parti au pouvoir (aile locale du CCM) et le puissant parti d’opposition CUF (Civil United Front) a laborieusement été relancé après les élections de 2005, dont le CUF contestait les résultats. Ce dialogue a finalement abouti fin 2009 à la conclusion d’un accord sur une formule de partage du pouvoir. Cet accord a été approuvé par référendum en juillet 2010, et mis en œuvre pour la première fois à l’occasion des élections générales d’octobre 2010.. Il n’est néanmoins pas parvenu à contenir la montée d’une opposition plus radicale venant notamment du mouvement islamiste Uamsho prônant l’indépendance de l’archipel (plusieurs manifestations violentes en 2012).

 

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