La Tunisie mène traditionnellement une
politique extérieure marquée par la discrétion, la recherche du consensus, la
préservation de bonnes relations avec son voisinage proche, notamment maghrébin,
et le renforcement de son ancrage euro-méditerranéen. Le discours d’investiture
du Président Caïd Essebsi a tracé les grandes lignes d’une politique étrangère
fondée sur « le respect de la légalité nationale, la non-ingérence dans les
affaires intérieures des pays, la diffusion des valeurs de droits de l’Homme, la
consolidation de l’appartenance maghrébine, africaine, arabe, islamique, et
méditerranéenne de la Tunisie ».
La priorité européenne
La Tunisie aspire à accéder au statut de « partenaire privilégié » de l’Union
européenne, qui est, de très loin, son principal partenaire économique (80 % de
ses échanges commerciaux). Elle est le premier partenaire du Sud à avoir conclu
en 1995 un accord d’association avec l’UE. La Tunisie est aussi l’un des
premiers bénéficiaires de l’aide européenne, 390 millions d’euros pour
2011-2013, et bénéficie de programmes ambitieux d’accompagnement des grands
chantiers de la transition (programmes d’appui à la réforme de la justice,
réforme du secteur de la sécurité). Le pays est le troisième bénéficiaire des
prêts de la Banque Européenne d’Investissements au Sud de la Méditerranée.
La politique arabe
La crise libyenne, qui favorise l’implantation de foyers djihadistes sur le
territoire du voisin oriental de la Tunisie, constitue la première source de
préoccupation des autorités tunisiennes. Tunis privilégie la coopération
régionale et la médiation entre les différentes factions libyennes. La Tunisie
plaide pour une solution politique inclusive, et rejette toute perspective
d’intervention militaire étrangère, s’accordant sur ce point avec son voisin
algérien.
C’est à l’Algérie que BCE a réservé son premier déplacement à l’étranger, le 4
février dernier. Outre leur convergence de vues sur la question libyenne, les
deux pays se retrouvent en matière de lutte contre le terrorisme : confrontées
depuis deux ans à des poches terroristes à sa frontière orientale, les autorités
tunisiennes comptent sur une coopération sécuritaire forte de la part de
l’Algérie (en matière de renseignements notamment).
La question palestinienne bénéficie traditionnellement d’un fort capital de
sympathie en Tunisie et reste prioritaire pour l’opinion publique tunisienne. La
Tunisie avait accueilli le siège de l’OLP de 1982 à la signature des accords
d’Oslo en septembre 1993. Hamadi Jebali, ex-Premier ministre tunisien, avait
invité Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement Hamas de Gaza, à effectuer une
visite en Tunisie en janvier 2012. Cette initiative d’Ennahda avait tendu les
relations de la diplomatie tunisienne avec l’autorité palestinienne.
La réorientation de la politique étrangère vers les Etats arabes du Golfe
Persique n’est pas allée aussi loin que l’espérait Ennahda au lendemain de la
révolution. Le précédent Premier ministre tunisien, Mehdi Jomaa, avait effectué
une série de visites officielles dans le Golfe Persique du 15 au 19 mars 2014 (Emirats
Arabes Unis, Qatar, Koweït, Bahreïn et Arabie Saoudite). Les aides financières
apportées par ces pays se sont avérées avantageuses, mais celles des bailleurs
traditionnels de la Tunisie restent indispensables. Les nouvelles autorités
tunisiennes se sont notamment tournées vers les Emirats arabes unis, après une
détérioration de la relation bilatérale sous la troïka (Ennahda, le CPR et
Ettakatol). Le Président Essebsi souhaite également entretenir de bonnes
relations avec l’Arabie saoudite, où il s’est rendu à l’occasion des obsèques du
roi Abdallah.
S’agissant de la Syrie, le Conseil national syrien (CNS) s’était réuni à Tunis
du 16 au 19 décembre 2011. Cette rencontre avait été rendue possible par le
soutien personnel du Président Marzouki à l’opposition syrienne. Le 4 février
2012, M. Marzouki avait annoncé que la Tunisie cessait de reconnaître l’état de
Bachar Al Assad comme l’autorité légitime en Syrie et avait expulsé
l’ambassadeur syrien à Tunis.
Les autres partenaires de la Tunisie
L’arrivée du gouvernement Jomaa, en 2014, avait permis un retour de la confiance
dans les relations de la Tunisie avec les États-Unis, qui s’était traduit par
des appuis financiers conséquents (en particulier une garantie d’émissions
obligataires de 500 M USD) et la reprise d’une coopération en matière
sécuritaire. Le Président Essebsi a été reçu en visite officielle à Washington
en mai 2015, à l’occasion de laquelle le Président Obama a annoncé son intention
d’accorder à la Tunisie le statut d’ « allié majeur non-membre de l’Otan », qui
donne accès à une coopération militaire renforcée avec les Etats-Unis, notamment
dans l’achat d’armements.
La Tunisie souhaite également se tourner vers les grands pays émergents que sont
la Turquie (signature d’un accord de libre-échange en 2004) et le Brésil. Le
Premier ministre tunisien, Mehdi Jomaa, a effectué une série de visites
officielles dans plusieurs états du Golfe Persique, du 15 au 19 mars 2014. Il
s’est ainsi rendu aux Emirats Arabes Unis, au Qatar, au Koweït au Bahreïn et en
Arabie Saoudite
Mise à jour : 09.06.15
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