Politique extérieure        0  520 lectures

Politique extérieure, y compris relations avec l’Union européenne
La diplomatie zimbabwéenne comporte deux priorités ; les frères d’armes, notamment les anciens membres de la Ligne de Front, devenue Communauté pour le Développement de l’Afrique australe (SADC), et les pays qui ont pris des mesures à l’endroit du Zimbabwe suite aux graves violations des droits de l’homme qui y ont été commises en 2001.
1-. Le Zimbabwe entretient des relations étroites avec l’ensemble de ses anciens frères d’armes, parmi lesquels on compte en particulier les membres de La Ligne de Front (Angola, Botswana, Mozambique, Tanzanie et Zambie). Devenue SADC en 1992, celle-ci compte aujourd’hui 15 Etats membres, dont l’Afrique du Sud. Première puissance politique et économique régionale, ce pays a été désigné, par la SADC, dès mars 2007, en qualité de « facilitateur » dans la crise zimbabwéenne. La mission a été confiée au Président Mbeki jusqu’en novembre 2009. Depuis lors, le Président Zuma a désigné trois de ses proches conseillers pour poursuivre cette mission. Outre le domaine politique, les relations entre le Zimbabwe et l’Afrique du Sud sont étroites dans les secteurs économique (un accord de protection réciproque des investissements a été signé entre les deux pays le 27 novembre 2009) et humain (de nombreux Zimbabwéens ont choisi de s’établir en Afrique du Sud lors de l’effondrement de l’économie zimbabwéenne).
La Chine, qui a soutenu les aspirations du Zimbawe à l’indépendance, reste un proche partenaire d’Harare. Les liens entre les deux pays sont notamment de nature politique et économique.
2-. Les graves violations des droits de l’homme commises, en particulier dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme agraire en 2001, ont conduit un certain nombre de pays à prendre des mesures à l’endroit du Zimbabwe. Parmi ces pays, on compte notamment les 27 Etats membres de l’Union européenne, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ces mesures ont pour objet de sensibiliser les autorités zimbabwéennes à la nécessité de rétablir, au plus vite, l’Etat de droit et le respect des libertés fondamentales. Pour leur part, les autorités zimbabwéennes réitèrent, depuis 2002, le caractère injuste de ces dispositions et la nécessité de les lever.

Relations avec l’Union européenne
Après avoir fait part aux autorités zimbabwéennes de sa « profonde préoccupation face à l’escalade de la violence, aux mesures d’intimidation à l’encontre des opposants politiques, au harcèlement de la presse indépendante… » et en l’absence de mesures concrètes pour remédier à cette situation, l’Union européenne a « jugé nécessaire d’adopter des mesures restrictives à l’encontre du gouvernement zimbabwéen et des principaux responsables de ces violations ».
Ces mesures, dont la composante politique s’inscrit dans le cadre d’une « Position Commune » en date du 18 février 2002, comportent plusieurs volets ;
un embargo sur les armes et le matériel létal, de même qu’une interdiction de formation ou d’assistance technique concernant l’utilisation de ces matériels ;
des mesures de nature à « empêcher l’entrée ou le transit sur leur territoire » des principaux responsables des violences politiques, des dérogations étant prévues lorsque ces déplacements sont effectués dans le cadre d’activités diplomatiques ou humanitaires ;
des mesures prévoyant la suspension de l’aide budgétaire mais, parallèlement, le maintien de l’appui de l’UE à la société civile, dans le secteur humanitaire et dans celui du rétablissement de l’Etat de droit et du respect des libertés fondamentales.
L’Union européenne reste ainsi le premier bailleur de fonds du Zimbabwe, avec une aide qui s’est élevée à 82 Meuros/an de 2002 à 2008, et qui atteint 110 Meuros annuels depuis 2009 (pm ; le gouvernement d’union nationale a été formé en février 2009).
En l’absence, à ce stade, de « progrès tangibles en matière de rétablissement de l’Etat de droit et de respect des libertés fondamentales », les mesures européennes ont été reconduites, chaque année, depuis 2003. L’UE reste cependant disponible pour ré-examiner ces mesures dès que les autorités auront pris les mesures nécessaires au respect des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’Etat de droit. A ce stade et en attendant des signaux politiques forts, l’Union européenne a décidé, lors du réexamen de février 2010, de prendre en compte les progrès enregistrés depuis la formation du gouvernement d’union nationale. Ceci a conduit à deux avancées ;
augmentation de l’aide communautaire (cf. supra) ; suppression de près d’un quart des personnes morales (9/40) figurant sur la liste en annexe des « mesures restrictives ».


 

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