PIB (2008)
3,03 Mds $ (Banque Mondiale, 2009)
PIB par habitant (2008)
931 $ (Banque Mondiale, 2009)
Taux de croissance (2007)
5 % en 2010 (CIA Word Factbook) ; 1 % en 2009
Taux d’inflation (2010)
5 %
Budget 2009
227,56 Mds ouguiyas (environ 866 M$)
Solde budgétaire (2008)
- 7,7 %
Balance commerciale (2008)
+ 454 M$
Principaux clients (2008)
Chine (53,1 %), Italie (12,2 %), Japon (9,5 %), Côte d’Ivoire (7,7 %),EIU, 2009
-
Principaux fournisseurs(2008)
France (21,1 %), Pays-Bas (15,2 %), Chine (14,7 %), Brésil (7,4 %) - EIU, 2009 -
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB
agriculture 12,5 %
industrie 46,7 %
services 40,7 %
Situation économique
Le cadrage macro-économique retient pour 2011 un taux de croissance du PIB
global de 5,2%, contre 5% en 2010, grâce notamment aux industries extractives (fer
et or) et au secteur agropastoral favorisé par la bonne pluviométrie du deuxième
semestre 2010. L’augmentation des capacités de production de la Somelec devrait
par ailleurs soutenir les industries manufacturières tandis que la production de
pétrole poursuivra sa baisse, à 7000 barils/jour. Le PIB avoisinera ainsi 4
milliards de dollars en 2011. L’envolée des prix alimentaires (+25% sur un an)
accroîtra la pression inflationniste au-delà de la prévision de 5,2%.
La loi de Finances 2011 traduit la poursuite de l’assainissement des finances
publiques. Elle vise pour le déficit de base un objectif de seulement 1,6 % du
PIB hors pétrole. Les dépenses de lutte contre la pauvreté devraient passer à
10,3 % du PIB. Le déficit budgétaire global s’établira toutefois à 23 MD UM (82
M$), soit 2,7% du PIB hors pétrole.
Son financement sera assuré par l’aide budgétaire et les emprunts concessionnels,
par un prélèvement sur le compte pétrolier et par le recours aux Bons du Trésor.
Sur ce dernier point on notera toutefois que l’appel au marché domestique est
actuellement proche de ses limites, à 78 MD UM d’encours de Bons du Trésor.
L’apport des partenaires au développement sera donc essentiel. Les subventions
mises en place fin janvier 2011 afin d’alléger la facture alimentaire des
populations démunies alourdiront le déficit budgétaire d’environ 3 MD UM (10 M€)
dès le premier semestre. Les produits subventionnés (riz, huile, sucre, blé et
farine de blé) seront distribués dans 600 boutiques de la SONIMEX à un prix
inférieur de 30% aux prix du marché. Alors que les produits seront dans un
premier temps fournis par les grossistes de la place, la Sonimex se donne les
moyens d’importer directement ces produits en signant une ligne de crédit de 4,2
MD UM (15 M$) avec une filiale de la BID, l’Institution internationale islamique
de financement du commerce. L’achat de riz local, à hauteur de 40 000 tonnes,
sera privilégié, au rythme de la mise sur le marché de la récolte 2010-2011.
Globalement, le Budget 2011 s’écarte peu de la récente loi de Finances
rectificative 2010 et présente en ressources et en charges une augmentation de
1,5%, à 269 milliards d’ouguiyas (957 M$) et 25% du PIB hors pétrole. A ce
montant doit s’ajouter la part du Budget d’investissement financée sur
ressources extérieures, soit 113 MD UM (402 M$), ce qui porte le total effectif
des dépenses publiques à 382 MD UM (1,36 MD$).
Les comptes extérieurs seront favorisés par la bonne tenue des exportations de
minerai de fer et d’or. Les exportations devraient connaître en 2011 une hausse
en valeur de 12,8%, après le rattrapage spectaculaire déjà observé en 2010
(+41%). Sur un total exporté de 2,2 MD$, le minerai de fer interviendra pour
51%, si le prix de 145$/t se maintient. La production d’or dépassera en 2011 la
barre des 500 M$, avec le retraitement des haldes de la mine de Tasiast. Le
canadien Kinross Gold Corporation, opérateur de la mine, prépare un
investissement sur trois ans de 1,5 MD$ afin de porter la production à un
million d’onces par an en 2014. Les importations seront en hausse de 14%, à 2,1
MD$. Sur ce total, 800 M$ seront importés par les secteurs minier et pétrolier,
au titre des programme d’investissement de la SNIM (300 M$), des mines de
Tasiast et d’Akjoujt et des programmes d’exploration pétrolières de Total,
Tullow Oil et Petronas. Le déficit de la balance courante restera pratiquement
stable en valeur absolue, à 319 M$, et en baisse relativement au PIB, à -8%,
contre -8,8% en 2010.
La dette extérieure est en forte réduction grâce à l’annulation partielle de la
dette due au Koweït, tandis que les bailleurs de Fonds arabes montent en
puissance. Le service de la dette publique extérieure, excluant la SNIM,
représentera 61 M$ d’amortissement en 2011 (contre 54 M$ en 2010) et 30 M$ en
intérêts. Ces intérêts sont théoriques et sont en majorité relatifs à la dette
passive (non réclamée, non payée) due aux créanciers arabes ; ils sont
contrepassés sous la rubrique « financement exceptionnel » dans les comptes de
la Mauritanie et constituent une accumulation d’arriérés. En termes de stocks,
les autorités mauritaniennes ont obtenu de leurs créanciers arabes l’annulation
en 2010 de 1,053 MD$ de leurs arriérés, et devraient obtenir le traitement de
143 M$ de dette en 2011. A lui seul, le Koweït a effacé en 2010 près de 900 M$
d’intérêts de retard, le capital impayé se montant à 434 M$. Ce solde serait
incompressible, l’Emir n’ayant pas le pouvoir d’annuler la dette des pays qui
avaient à l’époque rejoint le Front du refus pro-Saddam. La Libye a annulé en
2010 101,7 M$ d’intérêts et rééchelonné sur 15 ans dont 3 de grâce le capital
restant dû de 102,7 M$. L’Algérie, dont la créance s’élevait à 93 M$ en 2007,
aurait renoncé à mettre en place un C2D et devrait annuler sa créance. En
conséquence, le FMI estime que le ratio de la Dette devrait diminuer à 49% du
PIB en 2011, contre 55% en 2010 et 93% en 2009. Depuis 2008, les financements
accordés par la Chine atteignent un montant cumulé de 634 M$, mais depuis la
Table ronde de Bruxelles en juin 2010, les engagements des bailleurs de Fonds
arabes s’élèvent à 500 M$. Ces Fonds ont été majoritaires dans les décaissements
enregistrés en 2010, 410 M$, tandis que l’Union européenne reconnait avoir
décaissé moins de 16 M€ sur l’exercice. Les décaissements attendus en 2011 sont
chiffrés à 504 M$, sachant que les financements extérieurs constituent deux
tiers du Budget d’investissement.
Le besoin de financement extérieur s’établit à 380 M$ en 2011.
Ce besoin de financement pourra être entièrement couvert, selon le Fonds, par
l’investissement direct étranger net (74 M$ en 2011), par les flux en capital
des bailleurs de fonds (191 M$) et par le financement apporté par le FMI (35 M$
au titre de la FEC).