Le Mozambique privilégie l’action dans le
cadre de l’Union Africaine, s’efforçant de promouvoir les positions communes à
l’ensemble du continent dans les négociations internationales, sans chercher à y
occuper des positions d’influence. Pragmatique, la diplomatie mozambicaine vise
à attirer des investisseurs et à mobiliser les ressources internationales en
faveur de son développement
Acteur respecté sur la scène régionale internationale, l’ancien Président
Joaquim Chissano a effectué une mission pour l’ONU dans les régions affectées
par la L.R.A. (Ouganda) et a conduit avec succès, au nom de la SADC, de 2009 à
2013, la médiation relative à Madagascar. Il est depuis 2014 l’envoyé spécial de
l’UA sur le Sahara Occidental.
Membre fondateur de la SADC, le Mozambique cherche à valoriser son
positionnement géostratégique de débouché maritime des régions enclavées
d’Afrique australe. Président de l’Union Africaine en 2003/2004, il a contribué
à mettre en place les grandes structures de l’organisation : Parlement
panafricain, la Commission africaine, le Conseil « Paix et Sécurité ».
Les relations avec l’Afrique du sud sont essentielles, nourries par le
voisinage, l’attraction économique et les relations des partis frères ANC et
FRELIMO, mais leur importance relative tend à diminuer. L’Afrique du Sud est le
1er fournisseur, le 2ème client, le 5ème investisseur en 2012 (2ème en 2011).
Les violences xénophobes en Afrique du sud de 2008 (8 morts mozambicains) ont
marqué les esprits, tout comme les expulsions régulières de clandestins. Au
moins 300 000 Mozambicains vivent en Afrique du Sud. 50 000 travaillent encore
dans le secteur minier.
Premier importateur d’électricité du Mozambique, le Zimbabwe s’est inquiété du
regain d’agitation de la Renamo en 2014 près de sa frontière dans le centre du
pays. Les autorités mozambicaines ont rapidement reconnu, avec la SADC, la
victoire du Président Mugabe aux élections de juillet 2013.
Le Mozambique a progressivement renforcé sa coopération avec les Etats-Unis
(déminage, agriculture, lutte contre le sida) et les pays de l’Union Européenne.
Au sein de l’UE, les pays scandinaves (qui ont soutenu très tôt la lutte pour
l’indépendance), le Royaume-Uni (1er bailleur de fonds bilatéral), l’Italie
(parrain historique du processus de paix) et le Portugal sont des partenaires
très présents et influents.
Le Portugal occupe une place encore importante au Mozambique. La communauté
portugaise compte plus de 20 000 ressortissants. Le Portugal déploie une
coopération active mais ses investissements sont en recul (11 ème rang en 2012
contre 6ème en 2011). Depuis 2011, le Mozambique et le Portugal tiennent des
sommets bilatéraux. Le deuxième a eu lieu à Maputo en mars 2014. Le Président
portugais s’est rendu à Maputo pour l’investiture du Président Nyusi le 15
janvier 2015 et ce dernier s’est rendu en visite officielle au Portugal en
juillet 2015.
Autre pays lusophone, le Brésil, en raison de la mine exploitée par Vale à Tete,
maintient sa position de premier investisseur étranger (26% des IDE). Outre dans
les mines, le Brésil investit dans le pétrole, l’hydroélectricité et les
biocarburants (achat d’avions Embraer par la LAM, Biocarburants, médicaments
génériques). Un projet triangulaire France/Mozambique/Brésil a été signé début
2009 dans le domaine de l’agriculture.
Les pays d’origine des entreprises exploitant les concessions de gaz et de
charbon dominent le classement des principaux investisseurs (Etats-Unis,
Australie, Italie) tandis que l’investissement asiatique enregistre une forte
hausse.
La Chine qui avait noué des liens privilégiés avec le FRELIMO dès l’époque de la
guerre de libération, accroît ses investissements dans de nombreux secteurs
(transports, agriculture, pêche, exploitation forestière, BTP, exploration
minière et pétrolière, énergie). En novembre 2011, la Banque chinoise de
développement a accordé une ligne de crédit de 100 millions de dollars à la
Banque internationale du Mozambique (BIM), elle-même détenue à 66,7% par la
banque portugaise BCP. Le Président Guebuza s’est rendu en Chine pendant une
semaine en mai 2013, et aurait obtenu de Pékin 5 milliards USD de nouveaux
financements.
L’Union européenne est, en termes d’aide au développement, le premier partenaire
du Mozambique. Elle y a établi l’une de ses plus importantes délégations.
Les relations UE/Mozambique se fondent sur l’accord de Cotonou qui ouvre au
Mozambique le bénéfice du FED. Le Mozambique devrait bénéficier de la signature
en Un accord intérimaire (APEI) a été signé le 15 juin 2009 à Maputo. La
Commission poursuit les négociations en vue d’un APE complet, mais se heurte à
l’opposition de l’Afrique du Sud, qui conteste notamment la différenciation de
traitement et refuse un volet couvrant les services, investissements et règles
liées au commerce.
Sur la période 2014-2020 (11ème FED), l’enveloppe nationale du Mozambique
s’élève à 734 M€, soit une légère augmentation en moyenne annuelle par rapport à
l’enveloppe du 10ème FED (2008-2013, 622M€.) C’est l’enveloppe nationale la plus
importante après celle de l’Ethiopie. Les actions prévues se concentrent dans
les secteurs du soutien à la bonne gouvernance et du soutien au développement
rural.
Dans son dialogue politique, l’UE met l’accent sur le renforcement de l’Etat de
droit : la justice, les processus électoraux, la nécessité de juridictions
distinctes pour les conflits commerciaux et pour les conflits administratifs, la
lutte contre la corruption et les droits de l’homme. L’UE a soutenu
financièrement l’organisation des derniers cycles électoraux.
Mise à jour : 10.11.15
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