Politique intérieure        0  557 lectures

Enclavé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique, le Swaziland est une monarchie absolue que dirige le roi Mswati III depuis avril 1986.

En avril 1973, son père le Roi Sobhuza II a aboli la constitution et interdit les partis politiques. L’opposition est cependant active à travers les partis politiques tolérés (PUDEMO, "Ngwane National Liberatory Congress"), les syndicats (SFTU, SFL) et les associations ("Swaziland Coalition of Concerned Civic Organisations", "Sive Siyinqaba Sibahle Sinje").

Une nouvelle constitution est entrée en vigueur en février 2006. Ce texte prévoit la liberté d’associatio,n mais n’autorise toujours pas expressément le rétablissement des partis politiques et ne garantit pas l’indépendance de la justice.

Le Roi garde un large contrôle sur les institutions. Il nomme les juges ou les démet, peut dissoudre le Parlement, nomme le gouvernement et une partie des députés (10 sur 65) et des sénateurs (20 sur 30). Le Parlement, bicaméral, emprunte au système britannique et au système traditionnel rural “Tinkundla”.

Tenues pour la première fois dans le cadre de la nouvelle constitution, des élections législatives se sont déroulées le 19 septembre 2008. Le scrutin, sans réel enjeu, s’est déroulé sans incident majeur et a enregistré une participation élevée. Les partis politiques n’étant pas reconnus, les candidats ont dû se présenter à titre individuel.

L’Assemblée sortie des urnes a été largement renouvelée. Le roi a nommé un nouveau gouvernement le 16 octobre 2008 et a placé à sa tête Barnabas Sibusido Dlamini, qui avait déjà occupé le poste de Premier ministre jusqu’en 2004. Son mandat antérieur avait été marqué par des rapports tendus entre les pouvoirs exécutif et judiciaire (démission de plusieurs juges de la Cour d’appel et du juge Président du Tribunal suprême). Un remaniement à eu lieu le 17 octobre 2011 avec la nomination de nouveaux titulaires aux Affaires étrangères, à l’Intérieur et à la Justice.

Les partis politiques n’ont pas été autorisés à participer aux élections législatives et locales qui se sont tenues du 24 Août au 20 Septembre 2013. L’Union européenne a regretté vivement cette absence de progrès, malgré des engagements pris par le Swaziland, dans le cadre de l’examen périodique universel du Conseil des droits de l’Homme et la pression croissante de la société civile. Lors de la dernière "assemblée du peuple", le Sibaya, réunion exceptionnelle permettant un dialogue direct du Roi avec ses sujets, en août 2013, le roi a rejeté la demande de participation des partis politiques aux élections, ceux-ci étant jugés peu représentatifs de la majorité rurale du pays. Il a invité les Européens à la patience, le Swaziland ayant son propre rythme d’évolution.

L’opposition a appelé au boycott des dernières élections, comme en 2008. Cette consigne a été peu suivie dans un pays encore très attaché à l’institution monarchique.

Les résultats ont fait ressortir l’impopularité du gouvernement dirigé par Barnabas DLAMANI : seuls 2 des 9 ministres ont été élus. L’UE a refusé d’envoyer une mission d’observation électorale afin de ne pas cautionner un système au sein duquel il n’existe ni séparation des pouvoirs ni pluralisme.

La situation sociale et sanitaire est critique. A l’insécurité alimentaire chronique et au chômage élevé, (taux de 60% chez les jeunes) s’ajoutent la forte prévalence du virus du Sida et de la tuberculose.

La pandémie de sida évolue dans des proportions catastrophiques : en 2013 le nombre de personnes vivant avec le VIH s’élève à 200 000, (182 800 en 2010), le taux de prévalence dans la population adulte est de 27, 4% (2013 ONUSIDA), le taux le plus élevé au monde. Elle déstabilise le pays. Ainsi, en 2013, 73 000 jeunes de moins de 18 ans sont orphelins du fait de la pandémie.

En conséquence, le nombre d’habitants diminue et l’espérance de vie moyenne recule.

La répartition des revenus reste très inégale : les 2/3 des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, 60 % de la population vit avec moins de 2 USD/jour, alors que le taux de chômage de la population active est au moins de 40 %. 200 000 personnes ont besoin d’aide alimentaire chaque année en raison des sécheresses récurrentes. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a mis en place depuis 2002, en collaboration avec l’ONU, un système de surveillance de l’urgence alimentaire.

Composition du Gouvernement du Royaume du Swaziland (3 Novembre 2013)
Roi du Swaziland, Chef de l’Etat et des forces armées : MSWATI III

Premier ministre : M. Barnabas Sibusiso DLAMINI

Vice-Premier ministre : M. Paul DLAMANI

Ministres
Intérieur : Princesse TZANDZILE
Affaires étrangères et Coopération internationale : Chief Mgwagwa GAMEDZE
Planification économique et Développement :
Justice et Affaires Constitutionnelles : M. Sibusiso SHONGWE
Agriculture : M. Moses VLAKATI
Commerce et Industrie : M. Gideon DLAMANI
Education et Formation : M. Phineas MAGAGULA
Finances : M. Martin DLAMANI
Santé : M. Sibongile SIMELANE
Information et Technologies de la communication : M. Christopher NDLANGAMANDLA
Travail et Sécurité sociale : Mme Winnie MAGAGULA
Energie et Ressources naturelles : Mme Jabulile MASHWAMA
Fonction publique : M. Patrick Magobetane MAMBA
Travaux publics et Transports : Mme LindiweDLAMINI
Sports, Culture et Jeunesse : M. David Cruiser NGCAMPHALALA
Tourisme et Environnement : M. Jabulile MASHWAMA
Logement et Développement urbain : M.Phiwayinkhosi MABUZA
Ministre des Tinkhundla (collectivités locales) et du Développement : M. Mduduzi DLAMANI


Mise à jour : 12.12.14

Voir cet article au format PDF Imprimer cet article
Autres articles dans cette catégorie
Données générales
Géographie
Culture
Données économiques
Politique intérieure
Politique extérieure