Politique extérieure        0  625 lectures

Malgré sa taille modeste, le Cap-Vert mène une diplomatie active et ambitieuse et affirme sa vocation à être une passerelle entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques. Ainsi, lors du conflit en Côte d’Ivoire, le Président Pires a participé aux deux missions de médiation de la CEDEAO à Abidjan, soutenant une solution pacifique et négociée et l’ancien président Monteiro a été désigné comme envoyé de l’OIF au Burkina Faso en 2014.

L’appartenance à la CEDEAO constitue une composante importante de la politique extérieure du Cap-Vert, seul pays insulaire de la région, qui a participé pour la première fois à l’exercice RECAMP IV au Bénin en décembre 2004. Le pays abrite l’Institut de recherche internationale sur l’intégration régionale et les transformations sociales de l’Afrique de l’Ouest, ainsi que le Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la CEDEAO (CEREEC). Les pressions migratoires qui s’exercent sur le pays poussent toutefois le Cap-Vert à souhaiter obtenir un « régime spécial » en matière de circulation des personnes et des biens. Le Cap-Vert entend contribuer au maintien de la stabilité en Afrique de l’Ouest et les autorités capverdiennes suivent avec une attention particulière la situation en Guinée-Bissao.

Le Cap-Vert a signé en décembre 2010 avec les gouvernements de l’Espagne et du Portugal ainsi que les gouvernements régionaux des Açores, des Canaries et de Madère, la déclaration commune portant création de la Macaronésie, espace politique et de coopération régionale renforcée : outre ses bénéfices directs pour les quatre archipels, il vise à ancrer davantage le Cap-Vert à l’Union européenne et à améliorer son accès à l’Afrique occidentale.

Mettant en avant sa position au sein de la Macaronésie, sa bonne gouvernance politique et économique, son importante diaspora et une histoire commune avec l’Europe, le Cap-Vert a négocié un plan d’action pour un « partenariat spécial » avec l’Union européenne, approuvé par le Conseil de l’UE en novembre 2007. Les priorités de ce plan sont la coopération politique, la coopération dans le domaine de la bonne gouvernance, la sécurité et la stabilité, le développement durable et la lutte contre la pauvreté, la libéralisation des échanges et l’intégration régionale, et la promotion d’une société de la connaissance. Le Cap-Vert a été choisi pour être l’un des deux pays tiers pilotes, avec la Moldavie, pour la mise en place d’un partenariat pour la mobilité avec l’Union européenne. L’accord est entré en vigueur en décembre 2014.

Les Etats-Unis montrent un intérêt croissant pour la situation stratégique de l’archipel qui a accueilli un exercice de l’OTAN en juin 2006 destiné à tester la Force de réaction rapide de l’OTAN (NRF). Le séjour du Président Pires en octobre 2005 aux Etats-Unis, ainsi que la visite de la Secrétaire d’Etat Hillary Rodham Clinton au Cap-Vert en août 2009 et en janvier 2012 traduisent cette volonté de coopération. Le Cap-Vert est un important bénéficiaire des fonds de la Millenium Challenge Corporation. Le centre des opérations de sécurité maritime (COSMAR), financé à hauteur de 3 millions de dollars par les fonds américains du projet USAFRICOM, a été inauguré à Praia en mars 2011.

Si le Cap-Vert cherche à diversifier ses appuis extérieurs (Union européenne, Etats-Unis, Chine, Afrique du Sud), son appartenance au monde lusophone demeure déterminante. Il reste très lié au Portugal, notamment sur les plans culturel et commercial. L’alternance politique n’a pas modifié les rapports privilégiés avec l’ancienne métropole, comme en témoignent les nombreux contacts bilatéraux entre les deux pays. Le Cap-Vert entretient un partenariat privilégié avec les Etats lusophones du Sud, dans le cadre de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). Le Cap-Vert a renforcé ses liens avec l’Angola et le Brésil (pour l’éducation).

Le Cap-Vert a par ailleurs adhéré à la Francophonie en décembre 1996.

La Ministre des Finances du Cap Vert, Mme Cristina Duarte, est candidate à la présidence de la BAD. Elle estime en avoir les compétences puisque depuis 2006 elle a eu l’opportunité de gérer avec succès la crise internationale et d’assainir les finances publiques.

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