Monnaie
Franc CFA (1€ = 655,96 CFA)
PIB nominal (2010)
12,062 (US$ m) (EIU, fév. 2011)
PIB par habitant (2010)
14 957 $ (EIU, déc. 2010)
Taux de croissance du PIB en 2010
6 % (EIU, déc. 2010)
Taux d’inflation (2010)
-1,4 % = déflation (EIU, déc. 2010)
Balance commerciale (2010)
4,689 M $ (EIU, déc. 2010)
Exportations totales 2010
7,181 M $ (EIU, déc. 2010)
Importations totales 2010
-2,492 M $ (EIU, déc. 2010)
Principaux clients2010
Etats-Unis (69%), Chine (8,6%), France (6,7%) (ME, 2010)
Principaux fournisseurs 2010
France (35%), Etats Unis (10%), Chine (6%) (ME, 2010)
Production pétrolière 2010
239 100 barils/jour (EIU, déc.2010)
Situation économique
Malgré une récession de près de 1,5% en 2009, le Gabon a su contenir, grâce à
une situation de départ très confortable, la dégradation de sa situation
budgétaire avec un solde de base encore excédentaire estimé à plus de 8% en
2009. Ainsi, le Gabon a été en 2010 le seul pays de la CEMAC à respecter
l’ensemble des critères de convergence macroéconomiques régionaux (solde
budgétaire de base positif, inflation inférieure à 3%, dette publique inférieure
à 70% du PIB, absence d’accumulation d’arriérés de paiement). Toutefois, les
cibles prévues dans l’accord de précaution conclu avec le FMI en 2007 n’ont pu
être respectées et le pays n’est plus aujourd’hui sous programme FMI. Une
mission du FMI devrait avoir lieu prochainement.
En 2010, la croissance a atteint 5,4% (BEAC) en ligne avec les prévisions du FMI,
soit le meilleur niveau depuis 2005 et l’inflation, en légère hausse, pourrait
continuer à augmenter. Le gouvernement gabonais a adopté un budget rectificatif
2010 volontariste qui prévoit un accroissement des investissements afin de
réaliser le plan « Gabon émergent » et qui réduira encore l’excédent du solde
budgétaire de base à seulement 5%. Le FMI a appelé le Gabon à améliorer
l’efficacité de la dépense publique, à étaler ses projets dans le temps, et à
maintenir la stabilité économique en évitant toute tension inflationniste.
L’apurement de la dette intérieure constitue une priorité du président gabonais.
Les arriérés antérieurs ont été presque totalement régularisés par l’emprunt
bancaire de mai 2010 et par le club de Libreville VI de septembre 2010 qui
proposait un plan d’apurement partiel de la dette intérieure de l’Etat En 2009,
le Gabon était l’Etat de la zone CEMAC (avec la Guinée Equatoriale) avec le
niveau de dette publique le plus faible ; 13,1% du PIB. La dette publique
extérieure est estimée à 14.3% en 2011 (FMI, mars 2011).
A moyen terme, le défi principal du pays sera de parvenir à gérer la diminution
tendancielle de la production de pétrole, qui représente encore 45 à 50 % du PIB
et plus de 60 % des recettes budgétaires hors dons.
Loi de Finances 2011 ; le parlement a adopté fin décembre 2010 le projet de loi
de Finances pour l’année 2011. Ce budget est conforme aux projets de relance
économique, mais présente un recul des dépenses d’investissement face à une
hausse des dépenses de fonctionnement.
Il est fondé sur des hypothèses économiques plutôt optimistes mais raisonnables
; PIB en hausse de + 5,8 pour cent, inflation de 3,8 pour cent, production
pétrolière de 12,5 MT (+ 1,5 pour cent), prix du baril estimé à 75,7 USD). La
production de manganèse serait dynamisée par la reprise du marché mondial ainsi
que par l’arrivée de nouveaux opérateurs (chinois et sud-africains) et est
évaluée à 4,7 MT (+ 50 pour cent) ;
Les ressources atteignent 2.365 milliards FCFA (+ 6,8 pour cent), dont 150
milliards d’emprunts. Les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 958 milliards
(+ 8 pour cent), tandis que les dépenses d’investissement sont en diminution par
rapport à 2010 (687 milliards contre 885, soit - 22,5 pour cent) ;
Les ressources sont constituées de la recette pétrolière (1.305 milliards contre
1.033 milliards en 2010, soit + 26,3 pour cent), des recettes hors pétrole (910
milliards, + 14 pour cent) et des emprunts (150 milliards contre 377 milliards),
en recul de 151 pour cent ;
La répartition des dépenses est conforme à la volonté affichée par le Premier
Ministre de poursuivre les investissements, même si le niveau prévu est en
baisse de 22,5 pour cent. Les montants restent en effet très importants, si l’on
considère que les prévisions 2010 n’ont pas été atteintes et que 2011 devrait
permettre de respecter les engagements pris, notamment en ce qui concerne les
projets liés à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN
2012) ;
Les dépenses d’investissements (687 milliards) mettent ainsi en évidence les
priorités de l’Etat ;
Equipements et infrastructures (154 milliards, soit 25% du budget)
Energie et ressources (64 milliards, 10%)
Santé et affaires sociales (36 milliards, 6%)
Logement et habitat (29 milliards, 5%)
Agriculture (25 milliards)
Les dépenses de fonctionnement sont présentées en hausse (+ 8 pour cent),
passant de 884 à 958 milliards, après une baisse en 2010.
L’économie gabonaise
une économie qui repose essentiellement sur les matières
premières et l’industrie forestière
L’économie gabonaise repose encore essentiellement sur les matières premières.
Grâce au cours élevé du baril sur le marché mondial, le Gabon a ainsi bénéficié
de recettes pétrolières exceptionnelles (48% du PIB, 50% du budget total et 82 %
de ses recettes d’exportation en 2010). L’enjeu économique pour Libreville est
de réussir la diversification de son économie.
L’industrie forestière constitue le 2ème secteur économique
principal
employeur, elle ne représente que 9% des exportations totales en valeur et 60%
du PIB hors pétrole. La loi d’interdiction d’exportation de grumes en vigueur
depuis le 1er mai 2010 vise à créer plus de valeur ajoutée sur place. Elle
pénalisera sans doute la Chine, premier importateur de grumes gabonaises, qui
absorbe 60 % de la production. La gestion durable des écosystèmes forestiers et
la valorisation de la biodiversité constituent un axe fort de la politique
gouvernementale et de la stratégie de développement économique du pays. Ce sont
les thèmes majeurs pour un « Gabon émergent ». Ces secteurs d’activités sont
considérés comme des voies de diversification et d’alternatives économiques
durables au secteur pétrolier.
Le manganèse, exploité par la Comilog (capital détenu par le français Eramet à
hauteur de 66 %), représente 4 % du PIB et 6 % des exportations du pays. En
2010, la reprise annoncée de la production mondiale d’acier, notamment en Chine,
devrait ramener la production gabonaise à 3,3 Mt. Le nouveau projet de la
COMILOG (complexe métallurgique d’extraction de manganèse de 200 M€ qui doit
être opérationnel en 2013) constitue un signal fort d’engagement et de confiance
de la part d’un opérateur français. La Comilog prévoit un niveau de 4MT pour
2011.
La crise économique mondiale a eu un impact immédiat sur les résultats des
échanges extérieurs du pays. La situation économique mondiale a affecté durement
le Gabon, producteur de matières premières dépendant de la commande
internationale. Mais ses ressources naturelles et le redressement de l’économie
mondiale annoncé en 2010, notamment en Chine, devraient lui permettre d’amortir
les difficultés actuelles. La décision de plusieurs groupes internationaux
opérant au Gabon de maintenir le niveau de leurs investissements est un signe
tangible de leur confiance en l’avenir du pays.
Pourtant, le Gabon doit lutter contre un taux de pauvreté élevé. L’indice de
développement humain du Gabon est en décalage par rapport à son PIB per capita.
Cette situation paradoxale s’explique par l’existence de nombreux freins de
nature structurelle au développement ; 30% de pauvres résidant en milieu urbain
et 45% en milieu rural, soit environ 430000 individus sur une population de 1,5
M d’habitants ; les pauvres en milieu rural sont comparativement plus
défavorisés que les pauvres en milieu urbain, et le coût de la vie, variable
déterminante, contribue fortement à expliquer la pauvreté dans le pays compte
tenu du niveau élevé des prix au Gabon.