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Des relations diplomatiques diversifiées
Outre les bonnes relations entre le Gabon et les pays d’Europe de l’Ouest, le président Bongo a rapproché son pays de la Turquie (5 rencontres de haut niveau depuis 2011). Plusieurs accords de coopération ont été signés lors de la dernière visite officielle de Recep Tayyip Erdogan, en mai 2015, dans des domaines variés. Ankara a ouvert une ambassade à Libreville en janvier 2012 ; réciproquement, le Gabon doit prochainement ouvrir une ambassade en Turquie. Après une forte croissance (97 MUSD en 2013), les échanges commerciaux entre les deux pays se stabilisent aujourd’hui autour de leur niveau de 2012 (60 MUSD).

Le Gabon entretient également des liens privilégiés avec le Maroc, où Ali Bongo s’est rendu à trois reprises en 2013 à l’invitation du roi Mohammed VI. Au cours de la dernière visite du roi (juin 2015), plusieurs accords de coopération en matière de formation professionnelle, notamment, ont été signés. Un projet de création d’une usine d’engrais près de Port-Gentil avec l’Office chérifien des phosphates est à l’étude.

En Asie, le Gabon souhaite développer ses relations avec la Corée (accords signés dans le domaine de la coopération culturelle, des mines et des hydrocarbures), tout en maintenant ses liens avec le Japon, important investisseur dans les secteurs de la pêche et de la forêt. La Chine est aussi un partenaire privilégié : Omar Bongo a été l’un des rares chefs d’Etat africains à avoir été reçus par le président chinois Hu Jintao lors du premier sommet Chine-Afrique en 2006. Sur le plan économique, la Chine a bénéficié de plusieurs grands contrats : barrage du Grand Poubara (160 MW), exploitation du gisement de Belinga, constructions de stades en préparation de la CAN de 2012. Ali Bongo a aussi développé des liens avec Singapour, où il a signé en 2010 des accords dans le domaine de l’urbanisation et de la gestion portuaire. L’entreprise singapourienne Olam tend à occuper une place prépondérante dans l’économie gabonaise.

Avec les Etats-Unis, les relations se développent dans les domaines politique et économique. Le 9 juin 2011, le président Bongo a été reçu officiellement par le président des Etats-Unis, devenant le premier président de l’Afrique francophone à être reçu à la Maison Blanche sous la présidence Obama. Le Président Bongo a participé au sommet Etats-Unis-Afrique qui s’est tenu en août 2014 et Libreville a accueilli en août 2015 la dernière édition du forum de l’African Growth and Opportunity Act, en marge duquel le Gabon a signé un important contrat avec la société Caterpillar (140MUSD). Le secrétaire d’Etat à la marine, Ray Mabus, s’est en outre rendu à Libreville en 2014.

Sur la scène internationale, les prises de position d’Ali Bongo sur les questions environnementales et climatiques lui confèrent une image positive. Favorable à la conclusion d’un accord universel juridiquement contraignant en matière de réduction des gaz à effet de serre, le Président gabonais souhaite contribuer à la réussite de la conférence des Etats-parties à Paris fin 2015, et voudrait mobiliser ses pairs d’Afrique centrale sur ce dossier. Le Gabon est le premier pays africain à avoir livré sa contribution à la réduction des gaz à effet de serre, en vue de la COP21. Membre du Conseil de sécurité des Nations Unies de janvier 2010 à décembre 2011, le Gabon y a joué un rôle positif. Il a par la suite confirmé sa volonté de contribuer au règlement pacifique des crises internationales, en soutenant notamment les résolutions sur la Syrie au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Le Gabon est partie à la Convention de Mérida du 31 octobre 2003 (lutte contre la corruption) et au Statut de Rome (CPI), qu’il a ratifié en 2000. Le Gabon a aboli la peine de mort en 2010 et ratifié de nombreux instruments internationaux : Convention de Palerme contre la traite des êtres humains, Convention pour la protection contre les disparitions forcées.

Le Gabon a été élu au Conseil des droits de l’Homme (CDH) des Nations Unies pour un mandat de trois ans (2013-2016), par 187 voix sur 193. Il en a assuré la présidence en 2014.

Un acteur régional

Le Gabon a exercé la vice-présidence de l’Union africaine en 2011 et Jean Ping, ancien ministre des affaires étrangères d’Omar Bongo, a présidé la Commission de l’Union africaine du 29 avril 2008 au 15 octobre 2012. Le Gabon accueillera la Coupe d’Afrique des nations en 2017.

Le Gabon appartient à l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), à la Zone Franc, à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), qu’il a présidée de juillet 2012 à mai 2015, avant de succéder au Tchad à la présidence de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), dont il accueille le siège. Le Gabon est pleinement mobilisé en RCA, sur les plans politique (en janvier 2013, Libreville a accueilli les premiers pourparlers sur la RCA), militaire (le Gabon a maintenu un contingent de 450 hommes au sein de la MINUSCA, force de maintien de la paix déployée par les Nations Unies depuis septembre 2014) et financier, dans le cadre de la CEMAC.

Mise à jour : 07.10.15

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