En raison de sa position géographique
enclavée, la Gambie dépend étroitement du Sénégal pour sa sécurité et son
économie. L’éphémère fédération sénégambienne fondée en 1982 a été dissoute en
1989. Malgré les visites croisées entre les deux chefs d’Etat, les relations
bilatérales sont restées empreintes de méfiance et plusieurs sujets ont provoqué
périodiquement des tensions : tarifs des bacs permettant de franchir la rivière
Gambie, situation en Casamance, mise en cause des autorités sénégalaises par la
Gambie au sujet de leurs liens supposés avec l’opposition gambienne. La visite
du Président Wade en Gambie en janvier 2010 avait permis d’apaiser les relations
entre les deux Etats et s’était conclue par l’annonce de mesures d’apaisement
hautement symboliques : exemption de la carte d’identité « alien card » pour les
Sénégalais en Gambie et réalisation d’un pont sur le fleuve Gambie, formation de
militaires gambiens par les forces sénégalaises en octobre 2010.
En Casamance, le rôle trouble de la Gambie empêche une avancée des processus de
négociation. La menace principale ressort aujourd’hui davantage du grand
banditisme qui touche divers secteurs d’activités : trafics illicites de noix de
cajou, de chanvre indien et de bois avec la complicité des autorités gambiennes.
Les décisions brutales de retrait du Commonwealth en octobre 2013 puis de
rupture des relations diplomatiques avec Taïwan (pourtant principal détenteur de
la dette extérieure) en novembre 2013 ont considérablement renforcé l’isolement
international de la Gambie.
En mars 2014, le président Jammeh a annoncé l’abandon de l’anglais comme langue
officielle sans définir, pour l’heure, de calendrier d’application et en
désignant arbitrairement l’arabe comme langue de substitution. Ces décisions
annihilent tout effort des autorités gambiennes pour attirer les investisseurs
étrangers.
Le 2 avril 2014, la Gambie a décidé unilatéralement de fermer temporairement ses
frontières terrestres avec le Sénégal avant de les rouvrir sans aucune
explication.
La Gambie est membre de l’Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie
(OMVG), de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et
du Comité inter Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). Par
ailleurs, la Gambie est membre de l’Organisation de la Conférence islamique
(OCI).
Malgré la détérioration évidente de la situation des droits humains depuis 20
ans, la Gambie abrite le siège de la Commission Africaine des Droits de l’Homme
et des Peuples (principal mécanisme africain de protection et de promotion des
droits humains).
La Gambie sera soumise à l’Examen Périodique Universel (EPU) en octobre 2014.
Mise à jour : 19.08.14
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