Le retour de l’Algérie sur la scène
internationale après la décennie noire a été l’une des ambitions principales du
président Bouteflika lors de son accession au pouvoir : messages d’ouverture à
l’endroit des Etats-Unis et de la France, annonce d’un réexamen des relations
avec le Maroc, relance des relations avec la Russie, reprise des liens avec les
pays arabes et africains, ouverture vers l’Asie en général et la Chine en
particulier. L’Algérie est aujourd’hui un acteur régional majeur et cherche à
s’affirmer face à ses partenaires occidentaux comme un pôle de stabilité dans le
monde arabe.
Sur le plan bilatéral, l’Algérie s’est rapprochée durant les années 2000 de
certains pays avec lesquels elle n’entretenait pas de relations étroites. Les
relations avec la Chine se sont développées au point que les Chinois, souvent
employés sur les grands projets d’infrastructures, constituent aujourd’hui la
première communauté expatriée en Algérie (environ 70 000), dépassant de quelques
centaines la communauté française inscrite. L’Algérie a également développé des
liens à dominante commerciale avec l’Espagne et l’Italie et une coopération
sécuritaire avec les Etats-Unis. Par ailleurs, l’Algérie a relancé les relations
privilégiées qu’elle entretenait avec des pays tels que la France et la Russie.
La Russie compte sur son partenariat stratégique ancien avec les Algériens
(armement, énergie).
Au Maghreb, l’Algérie entretient des relations inégales avec ses voisins. La
tension est montée au cours du mois de novembre 2013 entre l’Algérie et le
Maroc. D’un côté, le Maroc reproche à l’Algérie ses positions sur la situation
des droits de l’Homme au Sahara occidental. De l’autre, l’Algérie voit d’un
mauvais œil le renforcement de l’influence marocaine au Sahel. La frontière
entre les deux pays reste fermée. Les relations sont fluctuantes avec la Libye.
Après s’être opposée à l’intervention internationale, l’Algérie s’est
réconciliée avec le CNT sous le parrainage qatarien. Cependant la coopération
avec Tripoli se heurte à la déliquescence de l’Etat libyen, qui prive Alger
d’interlocuteurs fiables. L’Algérie entretient en revanche des relations très
cordiales avec les nouvelles autorités tunisiennes. Les deux pays ont des
échanges croissants dans le domaine de la sécurité et ont accru notamment leur
coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste.
Les relations se sont améliorées avec l’Egypte dont le Président Al-Sissi élu en
2014 s’est rendu à Alger en juin 2014 pour sa première visite à l’étranger en
tant que chef d’Etat.
Depuis juillet 2014, l’Algérie poursuit son rôle de médiateur dans les
négociations intermaliennes. L’objectif des consultations entre le gouvernement
et les groupes du Nord a été atteint avec l’obtention d’un compromis sur la mise
en œuvre de l’accord de paix inter malien conclu le 5 juin 2015 à Alger, de même
qu’un nouvel accord de cessez-le feu pour la zone de Ménaka. La Coordination des
mouvements de l’Azawad a signé l’accord de paix, le 20 juin 2015, à Bamako, mais
s’est ensuite retiré des négociations sur la mise en œuvre de l’accord le 24
août 2015 en raison des affrontements à Kidal.
La situation en Libye inquiète particulièrement l’Algérie. Les forces armées
algériennes ont renforcé leur dispositif à la frontière tunisienne (environ
5.000 hommes). L’Algérie a accueilli trois rounds de discussions entre partis
politiques libyens (10-11 mars ; 13-14 avril ; 3-4 juin), sous l’égide des
Nations Unies.
Sur le plan multilatéral, la diplomatie algérienne est active pour faire
entendre la voix de l’Algérie au sein des instances internationales, notamment
sur les questions arabes, africaines et internationales (réforme de l’OCI,
NEPAD, conférence du désarmement, changement climatique, etc.). Alger conserve
un rôle prédominant au sein de l’Union africaine et porte la réflexion de l’UA
sur la mise en place d’une Capacité africaine de réaction immédiate aux crises
(CARIC). L’Algérie tente également de promouvoir au sein de la ligue arabe une
solution pour la Syrie, un allié traditionnel. La question de la construction
maghrébine est toujours en suspens, bloquée par l’épineux dossier du Sahara
occidental et sujette à l’évolution de la relation algéro-marocaine.
L’activisme de la diplomatie algérienne, guidée par Ramtane Lamamra, s’illustre
également par une multiplication depuis début 2015 des visites de dirigeants
africains à Alger ainsi que de représentants occidentaux. Les contacts à très
haut niveau se poursuivent avec leurs partenaires africains (visite successives
des Présidents du Tchad, du Niger, du Bénin, de Tunisie, du Kenya, du Zimbabwé,
de l’Afrique du Sud, du Rwanda, du Botswana et du Lesotho.
Mise à jour : 12.10.15
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