Histoire        0  746 lectures

Jusqu’au milieu du XIXeme siècle, le territoire de ce qui est aujourd’hui la RCA était quasiment désert, uniquement peuple de tribus pygmées en zones forestières et de foyers épars de peuplement bantou, le long de couloirs forestiers qui remontent vers le nord, de la Lobaye et de l’Oubangui vers le Logone, le Chari et le Bahr Salamat. Brusquement, dans les années 1850, s’y sont rajoutées des populations venues du sud des actuels Tchad et Soudan, ainsi que du Congo, qui fuyaient les raids esclavagistes, notamment ceux menés depuis le lac Tchad ou le sud Darfour, que le fameux Rabah devait personnifier jusqu’à ce qu’il soit stoppé par la France, en 1902. Au même moment, les occidentaux ouvraient la voie du Congo avec Stanley (1877), puis les Français tentaient de se frayer un chemin vers le Nil, a travers l’actuelle RCA (expédition Marchand), et remontaient enfin vers le lac Tchad, depuis le Gabon, en 1900. La tutelle coloniale française s’est ensuite exercée sur un territoire alors dénommé ’’Oubangui - Chari’’, qui deviendra à l’indépendance la RCA.
Ce sont les pères blancs et les autres évangélisateurs de l’Oubangui-Chari qui vont progressivement lui donner une langue véhiculaire unique. Le sango est un créole à base lexicale ngbandi, langue appartenant elle-même au groupe linguistique oubanguien. C’est une chose assez rare, dans les pays d’Afrique sub-saharienne, qu’on y dispose d’une langue véhiculaire nationale unique pour que l’on ne manque pas de le souligner s’agissant de la RCA. En tout état de cause, le sango a constitué, dès avant l’accession à l’indépendance, notamment après la seconde guerre mondiale, un marqueur très fort de l’identité nationale centrafricaine. De même que l’a été ensuite la lutte menée contre le colonisateur français par le « père de la nation centrafricaine », Barthelemy Boganda.
1er Décembre 1958 ; La République Centrafricaine indépendante est proclamée ; son territoire est limité à l’Oubangui-Chari. Boganda en devient le président.
29 Mars 1959 ; Boganda meurt dans un accident d’avion. Abel Goumba est président par intérim.
23 Décembre 1959 ; arrestation par David Dacko d’Abel Goumba et plusieurs autres membres du Mouvement pour l’Evolution Sociale de l’Afrique Centrale (MESAN), qui est dissout.
13 Août 1960 ; Indépendance de la République centrafricaine.
14 Août 1960 ; David Dacko est élu à la présidence de la République.
5 Janvier 1964 ; David Dacko, candidat unique, est réélu président de la République avec 99,99% de vote. Il procède à une réforme constitutionnelle et s’attribue tous les pouvoirs. La Constitution donne au sangho le statut de « langue nationale », tandis que le français est « langue officielle ».
8 Décembre 1964 ; création à Brazzaville de l’Union douanière des Etats de l’Afrique centrale (UDEAC) réunissant le Cameroun, le Congo, le Gabon, la République centrafricaine et le Tchad, et dont le siège est à Bangui. L’UDEAC deviendra ensuite CEMAC.
1er Janvier 1966 ; coup d’état militaire ; le colonel Jean-Bedel Bokassa, commandant en chef de l’armée, prend le pouvoir.
2 Mars 1972 ; Jean-Bedel Bokassa est fait président à vie.
19 Mai 1974 ; Jean-Bedel Bokassa est promu Maréchal.
4 Décembre 1976 ; Proclamation de l’empire centrafricain lors du congrès extraordinaire du MESAN.
4 Décembre 1977 ; Sacre de l’empereur Bokassa Ier.
Janvier - Avril 1979 ; l’opinion internationale s’émeut de la répression sanglante des émeutes à Bangui, et plus encore lors de la mort de 26 écoliers à la prison de Ngaragba, en avril 1979. L’armée intervient contre des manifestations de lycéens. Une commission d’enquête, composée de juristes africains, est désignée par la conférence franco-africaine. Ses membres concluent à la responsabilité directe de Bokassa dans le massacre. À l’étranger, l’opposition s’est organisée en différents partis, dont le Front patriotique oubanguien (FPO) d’Abel Goumba, et le Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC) fondé par l’ancien Premier ministre de Bokassa, Ange-Félix Patassé.
20 Septembre 1979 ; opération Barracuda qui met fin au régime de Bokassa, alors que celui-ci est en visite en Libye. Le rétablissement de la République Centrafricaine est proclamée. David Dacko revient au pouvoir.
3 Novembre 1979 ; arrestation d’Ange Patassé, chef de l’opposition.
24 Décembre 1980 ; Condamnation à mort par contumace de Jean-Bedel Bokassa.
1er février 1981 ; Référendum sur le projet de nouvelle Constitution. Adoption par une large majorité.
15 Mars 1981 ; Election présidentielle. David Dacko est élu (50,23%) devant Ange Patassé (38,11%).
Mai - Juillet 1981 ; Grèves, troubles à Bangui. L’état de siège est décrété le 21 juillet.
1er Septembre 1981 ; un coup d’État dirigé par le général André Kolingba chasse David Dacko. La Constitution est suspendue, les partis interdits. Kolingba devient président du Comité militaire de redressement national (CMRN).
Novembre 1986 ; Un référendum confirme Kolingba à la tête du pays pour six ans.
25 Octobre 1992 ; Elections présidentielle et législatives. Suspendues le 26 octobre, elles sont annulées le 29 par la Cour suprême.
22 Août 1993 ; Premier tour des élections présidentielle et législatives. Ange Patassé arrive en tête des suffrages (30 %). André Kolingba est en quatrième position (13 %)
19 Septembre 1993 ; Deuxième tour des élections ; Ange Félix Patassé (38 %) devance David Dacko (21 %) et Abel Goumba (20 %), il est donc élu président de la République.
1994-1996 ; Le pays subit une profonde récession, les salaires des fonctionnaires et militaires de la fonction publique ne sont pas payés.
Avril et Mai 1996 ; La crise économique et sociale se prolonge ; des mutineries éclatèrent au sein de l’armée. Les mutins exigent leurs soldes, mais également la fin de la main mise des proches du pouvoir sur le commandement de l’armée et plus particulièrement de la garde présidentielle.
Après avoir conclu un accord avec les mutins, le président Patassé. annonce la formation d’un gouvernement d’union nationale. Jean-Paul Ngoupandé est nommé Premier ministre.
Novembre 1996 - Janvier 1997 ; Nouvelles mutineries des soldats et manifestations.
Janvier 1997 ; Les « accords de Bangui » aboutissent à la formation d’un nouveau gouvernement et à la mise en place d’une force africaine de surveillance des accords de Bangui (MISAB).
Juillet 1997 ; Accords de cessez-le-feu entre les mutins et la MISAB. Début d’une "réunion de réconciliation".
26 Février 1998 ; Ouverture à Bangui de la Conférence de réconciliation nationale.
15 Avril 1998 ; La Mission des Nations unies en République centrafricaine (MINURCA) prend le relais de la MISAB. Une force de 1350 hommes est chargée de renforcer la sécurité et du maintien de l’ordre.
La France rétrocède ses bases militaires de Bouar et de Bangui.
19 Septembre 1999 ; Bien que les partis d’oppositions se soient unis dans une force de coalition, Ange-Félix Patassé est réélu au premier tour à la présidence de la République avec 51,6 % des voix.
22 Novembre 1998 ; Premier tour des élections législatives. Le MLPC remporte 26 sièges sur 42.
2000-2003 ; crise économique et politique larvée, dans un contexte régional dramatique, avec des voisins (notamment Tchad et République Démocratique du Congo) en situation de quasi-guerre civile. Les troupes régulières ou les factions rebelles des pays voisins font de régulières et meurtrières incursions sur le territoire centrafricain.

 

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