Politique extérieure        0  576 lectures

La prise du pouvoir par la Séléka, le 24 mars 2013, a entraîné des condamnations internationales, la suspension de la RCA des instances et des activités de l’Union africaine et des sanctions contre ses dirigeants d’alors. La situation actuelle a une incidence forte sur l’insertion de la RCA dans son environnement régional et sur ses relations internationales, dominées par l’évolution de la situation et les enjeux de la gestion de crise.

Sur un plan plus structurel, si la relation politique avec la France reste importante, la RCA cherche à diversifier ses partenaires pour financer sa stratégie nationale de réduction de la pauvreté. Afin de consolider la paix à travers le dialogue politique et le DDR, les Nations Unies se sont fortement engagées en créant une « formation RCA » au sein de la Commission de consolidation de la paix puis, plus récemment en transformant le Bureau intégré des Nations Unies en Centrafrique (BINUCA) en mission multidimensionnelle (MINUSCA), dirigée par un Représentant spécial du Secrétaire général. Par le passé, la Centrafrique avait déjà accueilli des opérations de maintien de la paix internationales, notamment afin de protéger les réfugiés, déplacés et acteurs humanitaires dans le contexte de la crise du Darfour : le détachement français de Birao (Nord-Est) a été intégré à l’opération EUFOR Tchad-RCA en mars 2008, puis relevé par la MINURCAT (Mission des Nations Unies en RCA et au Tchad) jusqu’en décembre 2010.

La RCA entretient en temps normal des relations peu denses mais assez bonnes avec ses voisins et partenaires au sein des organisations régionales, qui redoutent cependant les conséquences pour eux-mêmes de l’instabilité qui marque le pays. Avant 2013, le Tchad est intervenu plusieurs fois pour aider les forces centrafricaines dans la lutte contre les rébellions installées à proximité de la zone frontalière. Le comité de suivi des accords de Libreville, présidé par le chef d’Etat congolais Denis Sassou Nguesso, appuie un règlement pacifique et global de la crise.

Face à l’ampleur des défis que pose la situation en RCA, des forces internationales dont la nature a évolué ont été déployées successivement. A la MICOPAX, force mise en place par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, appuyée par le détachement français Boali, a succédé à partir du 1er août 2013, à l’initiative de l’Union africaine et sous sa conduite, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA). La résolution 2127 a conféré à la MISCA un mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, couvrant également la force française Sangaris chargée de l’appuyer. Composée de 6000 éléments provenant des Etats d’Afrique centrale (Tchad, Cameroun, Congo-Brazzaville, RD Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Burundi et Rwanda), la MISCA s’est déployée à Bangui et en province, avec le soutien de Sangaris. Devant l’ampleur de la crise et l’étendue des besoins, le Conseil de sécurité a autorisé, dans sa résolution 2149 du 10 avril 2014, le déploiement d’une opération multidimensionnelle des Nations Unies, dotée d’un large mandat : protection des civils, soutien au processus politique, promotion et protection des droits de l’Homme, appui à la justice, soutien au processus de désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement, etc. Après avoir relevé la MISCA le 15 septembre, la MINUSCA est montée en puissance, jusqu’à atteindre sa pleine capacité opérationnelle, intervenue le 28 avril 2015 (plafond de 10 750 militaires et 2080 policiers). L’opération Sangaris poursuit au bénéfice de la MINUSCA, comme force de réserve, la mission d’appui qu’elle remplissait auparavant auprès de la MISCA.

Lancée le 1er avril, l’opération militaire de PSDC EUFOR RCA (730 hommes) a assuré du 15 juin 2015 au 15 mars 2015 la sécurisation d’une partie de la capitale, en appui de la MINUSCA. Une mission européenne de conseil et d’assistance à la réforme des forces armées centrafricaines, EUMAM-RCA, lui a succédé.

Mise à jour : 28.10.15

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