La prise du pouvoir par la Séléka, le 24
mars 2013, a entraîné des condamnations internationales, la suspension de la RCA
des instances et des activités de l’Union africaine et des sanctions contre ses
dirigeants d’alors. La situation actuelle a une incidence forte sur l’insertion
de la RCA dans son environnement régional et sur ses relations internationales,
dominées par l’évolution de la situation et les enjeux de la gestion de crise.
Sur un plan plus structurel, si la relation politique avec la France reste
importante, la RCA cherche à diversifier ses partenaires pour financer sa
stratégie nationale de réduction de la pauvreté. Afin de consolider la paix à
travers le dialogue politique et le DDR, les Nations Unies se sont fortement
engagées en créant une « formation RCA » au sein de la Commission de
consolidation de la paix puis, plus récemment en transformant le Bureau intégré
des Nations Unies en Centrafrique (BINUCA) en mission multidimensionnelle
(MINUSCA), dirigée par un Représentant spécial du Secrétaire général. Par le
passé, la Centrafrique avait déjà accueilli des opérations de maintien de la
paix internationales, notamment afin de protéger les réfugiés, déplacés et
acteurs humanitaires dans le contexte de la crise du Darfour : le détachement
français de Birao (Nord-Est) a été intégré à l’opération EUFOR Tchad-RCA en mars
2008, puis relevé par la MINURCAT (Mission des Nations Unies en RCA et au Tchad)
jusqu’en décembre 2010.
La RCA entretient en temps normal des relations peu denses mais assez bonnes
avec ses voisins et partenaires au sein des organisations régionales, qui
redoutent cependant les conséquences pour eux-mêmes de l’instabilité qui marque
le pays. Avant 2013, le Tchad est intervenu plusieurs fois pour aider les forces
centrafricaines dans la lutte contre les rébellions installées à proximité de la
zone frontalière. Le comité de suivi des accords de Libreville, présidé par le
chef d’Etat congolais Denis Sassou Nguesso, appuie un règlement pacifique et
global de la crise.
Face à l’ampleur des défis que pose la situation en RCA, des forces
internationales dont la nature a évolué ont été déployées successivement. A la
MICOPAX, force mise en place par la Communauté économique des Etats d’Afrique
centrale, appuyée par le détachement français Boali, a succédé à partir du 1er
août 2013, à l’initiative de l’Union africaine et sous sa conduite, la Mission
internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA). La
résolution 2127 a conféré à la MISCA un mandat du Conseil de sécurité des
Nations Unies, couvrant également la force française Sangaris chargée de
l’appuyer. Composée de 6000 éléments provenant des Etats d’Afrique centrale
(Tchad, Cameroun, Congo-Brazzaville, RD Congo, Gabon, Guinée équatoriale,
Burundi et Rwanda), la MISCA s’est déployée à Bangui et en province, avec le
soutien de Sangaris. Devant l’ampleur de la crise et l’étendue des besoins, le
Conseil de sécurité a autorisé, dans sa résolution 2149 du 10 avril 2014, le
déploiement d’une opération multidimensionnelle des Nations Unies, dotée d’un
large mandat : protection des civils, soutien au processus politique, promotion
et protection des droits de l’Homme, appui à la justice, soutien au processus de
désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement, etc. Après avoir
relevé la MISCA le 15 septembre, la MINUSCA est montée en puissance, jusqu’à
atteindre sa pleine capacité opérationnelle, intervenue le 28 avril 2015
(plafond de 10 750 militaires et 2080 policiers). L’opération Sangaris poursuit
au bénéfice de la MINUSCA, comme force de réserve, la mission d’appui qu’elle
remplissait auparavant auprès de la MISCA.
Lancée le 1er avril, l’opération militaire de PSDC EUFOR RCA (730 hommes) a
assuré du 15 juin 2015 au 15 mars 2015 la sécurisation d’une partie de la
capitale, en appui de la MINUSCA. Une mission européenne de conseil et
d’assistance à la réforme des forces armées centrafricaines, EUMAM-RCA, lui a
succédé.
Mise à jour : 28.10.15
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