Politique intérieure        0  525 lectures

Avec le soutien de la communauté internationale, les Comores ont pu échapper à une nouvelle crise séparatiste en 2009, à la suite de la révision de la constitution par le président Sambi. Cette révision, qui prévoyait un allongement du mandat présidentiel de quatre à cinq ans, a été perçue par les habitants des îles de Grande Comore et de Mohéli comme un moyen, pour le président Sambi, originaire de l’île d’Anjouan, de se maintenir au pouvoir.

Les élections de fin 2010 (7 novembre et 26 décembre) se sont tenus dans le calme. Les équipes d’observateurs internationaux ont déploré des irrégularités mais ont reconnu la victoire d’Ikililou Dhoinine, candidat de la « Mouvance présidentielle », parti politique du président sortant.

Les élections des gouverneurs des îles, organisées en même temps que les présidentielles, ont débouché sur la victoire de l’opposition à Mohéli (gouverneur Mohamed Ali Said) et de la Mouvance présidentielle à Grande Comore et Anjouan (respectivement gouverneurs Mouigni Baraka et Anissi Chamsidine).

Ikililou Dhoinine a accepté de ne prendre ses fonctions qu’à partir du 26 mai 2011 (soit six mois après son élection), validant ainsi, dans les faits, la prolongation de mandat à laquelle le président sortant aspirait. Un nouveau gouvernement entièrement renouvelé a été nommé le 30 mai et le président a annoncé ses priorités pour le pays : développement économique, lutte contre la corruption, dialogue avec les Mahorais.

Une tentative de déstabilisation a été déjouée le 20 avril 2013. Ses responsables présumés ont été arrêtés et incarcérés.

À un an du terme de son mandat (les prochaines élections sont prévues en 2016), le président Ikililou Dhoinine a définitivement pris ses distances avec son prédécesseur, comme l’ont confirmé les remaniements ministériels du 13 juillet 2013 puis du 27 avril 2015.

• Par ailleurs, le développement d’un islam radical, via notamment des réseaux wahhabites et salafistes, ne laisse pas d’inquièter les autorités. Le président comorien a réagi en promulguant début 2013 une loi encadrant la pratique religieuse. Le sunnisme et le chafiisme ont été érigés en doctrine et rite officiels. On observe depuis quelque temps de fréquents séjours aux Comores de prédicateurs originaires du Pakistan, du Yémen et d’Arabie saoudite, tandis que de nombreuses mosquées et écoles coraniques voient le jour avec le soutien du Qatar, de l’Arabie saoudite ou de l’Iran.

• Les élections harmonisées des députés, conseillers des îles et conseillers municipaux, ont eu lieu les 25 janvier et 13 février 2015. Malgré de nombreux incidents, les observateurs internationaux (OIF, UA et Ligue arabe) et nationaux ont jugé le bilan général satisfaisant.

• Les résultats traduisent une nette progression de l’opposition sambiste (parti Juwa), qui toutefois n’obtient pas une majorité suffisante à l’Assemblée pour modifier la constitution. L’enjeu essentiel de la vie politique comorienne demeure l’élection présidentielle prévue en 2016. Fort de ses récents succès électoraux et disposant de moyens financiers, l’ancien président Sambi affiche clairement ses ambitions pour 2016, alors même qu’un principe de rotation entre les îles est dans l’esprit de la Consitution. Il constituerait un adversaire de poids face à un candidat du parti du gouvernement actuel, confronté à une grave montée des tensions sociales.

Composition du gouvernement du 27 avril 2015
Suite à la dissolution du gouvernement du 22 avril 2015, le président Dhoinine a signé le 27 avril le décret de nomination des 10 membres de son 3e gouvernement.

Président de l’Union des Comores : Dr Ikililou Dhoinine

Vice-Président (représentant Mohéli), chargé du ministère de la Santé, de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Promotion du genre : Dr Fouad Mohadji
Vice-Président (représentant la Grande Comore), chargé du ministère des Finances, de l’Économie, du Budget, de l’Investissement et du Commerce extérieur, chargé des Privatisations : M. Mohamed Ali Soilihi
Vice-Président (représentant Anjouan), chargé du ministère de l’Aménagement du territoire, des Infrastructures, de l’Urbanisme et de l’Habitat : M. Nourdine Bourhane

Ministres
Ministre des Relations extérieures et de la Coopération, chargé de la Diaspora, de la Francophonie et du Monde arabe : M. Abdoulkarim Mohamed
Ministre des Postes et Télécommunications, de la Promotion des nouvelles technologies de l’information et de la Communication, chargée des Transports et du Tourisme : Mme Bahiat Massoundi
Garde des sceaux, ministre de la Justice, de la Fonction publique, des Réformes administratives, des Droits de l’Homme et des Affaires islamiques : M. Mohamed El-Had Abbas
Ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche, de la Culture, des Arts, chargé de la Jeunesse et des Sports : M. Attoumani Ali
Ministre de la Production, de l’Environnement, de l’Énergie, de l’Industrie et de l’Artisanat : Mme Siti Kassim
Ministre de l’Emploi, du Travail, de la Formation professionnelle et de l’Entreprenariat féminin, Porte-parole du Gouvernement : M. Darousse Allaoui, dit Daroussi
Ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les institutions, porte-parole du Gouvernement : M. Houmed M’Saidie

Le directeur de cabinet du Président, M. Hamada Madi, en charge de la Défense, ainsi que le secrétaire général du gouvernement sont confirmés dans leurs fonctions.

Mise à jour : 18.05.15

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