NIGER, 30 septembre 2009 (IRIN) - Au Niger, malgré des efforts pour accueillir les écoliers handicapés dans les écoles, le manque de spécialistes formés limite le nombre d’enfants pouvant être scolarisés, d’après l’ONG (organisation non gouvernementale) Handicap International.
« Les écoles accueillant des enfants aveugles ou sourds n’ont pas de professeurs formés à travailler avec cette population », a dit à IRIN Abdourhamane Barké, travailleur de terrain de Handicap International à Niamey, la capitale.
Le Niger compte cinq écoles de ce type, à Niamey. D’après une étude réalisée en 2009 par Handicap International, environ 4 500 enfants de moins de 18 ans sont en situation de handicap.
Depuis 2000, les écoles nigériennes proposent à ces enfants de suivre une formation complémentaire, afin de les aider à se préparer aux exigences de l’enseignement classique. En 2008, 72 professeurs travaillaient avec 272 enfants sourds à Niamey, ainsi qu’à Maradi et Zinder, dans le sud-est. Une centaine d’écoliers aveugles bénéficient également de ce programme.
Dans ces « classes d’intégration », les élèves reçoivent, pendant trois ans, une formation supplémentaire en langue des signes ou en braille, en parallèle des cours classiques, d’après la division de l’éducation spécialisée du ministère de l’Education.
Cependant, la plupart des enfants considérés comme handicapés n’ont pas accès à ce type de classe. Mariam*, une jeune femme handicapée de 25 ans qui vient d’obtenir un diplôme de master, fait figure d’exception. « Si j’ai réussi, c’est grâce au soutien de ma famille, qui m’a accompagnée tout au long de mon cursus ».
Mariam est une exception, car les enfants souffrant d’un handicap physique ou mental sont en général destinés à la mendicité, a expliqué Fatou Sidibé, directrice adjointe de la division de l’éducation spécialisée. « Leurs familles les retirent de l’école pour les envoyer mendier, car elles voient en ces enfants une source de revenus », a-t-elle dit à IRIN.
L’éducation peut briser le « cercle vicieux de la pauvreté » dans lequel sont souvent pris les enfants handicapés, a déclaré Mamadou Ousmane Sambo, ministre de l’Education, lors d’une rencontre de deux jours organisée par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le thème « L’éducation comme un droit pour tous », qui s’est déroulée à Niamey jusqu’au 24 septembre.
Pour l’année scolaire 2008, un peu plus de 250 000 dollars ont servi à aider les écoles de Niamey à travailler avec des élèves handicapés.