La situation des retraites devient préoccupante au Maroc, et elle le deviendra encore plus lorsque les gros des actifs arrivera à l'âge de la retraite (60 ans).
Ainsi, le système de retraite marocain est menacé par le vieillissement de la population. La proportion actifs/retraités s'amenuise et risque de poser à terme l'épineux problème du financement des pensions.
Les organismes marocains de retraite sont inquiets quant aux pensions des futurs retraités. Avec de moins en moins d'actifs pour cotiser, le financement de la redistribution s'avère à terme des plus problématiques.
Au Maroc, il existe trois caisses de retraite obligatoires: la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour les personnes du privé, la Caisse marocaine de retraite (CMR) pour les fonctionnaires de l'Etat et le Régime collectif d'allocation de retraite, géré par la Caisse nationale de retraite et d'assurance (CNRA) pour les personnes de la fonction publique non titulaires.
La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) est quant à elle facultative et assure un régime complémentaire aux salariés. Les cotisations sont à la charge et de l'entreprise et de l'affilié, dans des proportions variant de moitié/moitié à un tiers/deux tiers.
Cotisations amenées à baisser, avec le vieillissement de la population, dans des proportions pour le moins inquiétantes à moyen terme. La proportion actifs/retraités sera d'un pour un à l'horizon 2020. Selon les projections faites par le Centre d'études et de recherches démographiques (CERED) allant jusqu'à 2014, les effectifs des personnes âgées (60 ans et plus) connaîtraient une croissance soutenue avec un rythme de 2,8 % annuellement.
Quelles solutions pour éviter l'impasse ? La réponse serait une hausse pure et simple du taux de cotisation. Pas si facile. Car il faudrait à un organisme comme la CMR plus que tripler ses taux ( actuellement 14 % du salaire, 18 % pour la CNRA et 9,12 % pour la CNSS) pour trouver un nouvel équilibre. 43% de taux de cotisation seraient nécessaires en 2018 pour cela, annonce-t-on à la CMR.
Une charge financière trop lourde à assurer pour les fonctionnaires et pour l'Etat. Autre réforme paramétrique envisagée pour palier au futur problème de trésorerie: l'augmentation de l'âge de la retraite. Plusieurs autres options circulent dans les milieux professionnels quant aux nécessaires réformes à apporter.
Certains préconisent le passage à une capitalisation du système des retraites où les comptes seraient gérés individuellement par des caisses privées. D'autres imaginent un système multi-piliers basé sur un volet de cotisations obligatoires pour assurer une couverture minimale aux affiliés (30 à 40 % de leur ancien salaire) , un volet obligatoire fonctionnant par capitalisation et un volet facultatif avec la possibilité pour chacun de souscrire librement à un régime complémentaire.
Un projet de réforme globale des retraites est en cours de finalisation. Il préconise une redéfinition de l'assiette des cotisations, la révision du mode d'indexation des pensions, la diversification de la couverture, la constitution de réserves effectives et protégées et l'introduction de mesures de flexibilité de la retraite. L'Etat compte transformer ce régime facultatif en régime obligatoire, complémentaire de la CNSS.
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