Tout a été prédit au cours de cette transition et la surprise la plus agréable a toujours été de voir la Guinée se tirer honorablement d'affaire. Jusqu'ici l'esprit des acteurs en charge de la transition et du processus électoral en Guinée depuis la signature de l'accord de Ouaga le 15 janvier 2010 a été partagé par tous ceux qui sont soucieux de l'avenir de ce pays.
Cette fois, si l'on n'y prend garde, cette réalité risque d'être compromise aussi longtemps que le chef de la transition hésitera devant ses responsabilités.
Dans la journée du lundi, le Général Konaté et ses proches ont certainement passé le plus mauvais temps de leur règne avec le déferlement des militantes de l'UFR de Sidya Touré, déterminés à contester les résultats provisoires proclamés par la CENI le 2 juillet 2010.
Un face-face a opposé ces militantes résolues aux forces de l'ordre (la FOSSEPEL), presque toute la journée au niveau du pont 8 novembre, situé à l'entrée de la presqu'île de Kaloum.
Ces femmes aux mains nues ont défié la FOSSEPEL et ont pu marcher dans les rues de Kaloum en distribuant des mots peu honorables à l'endroit du Général Konaté, allant jusqu’a mettre en doute sa bonne foi dans l'organisation du scrutin du 27 juin 2010
A la surprise générale, la réponse de celui-ci a été de brandir la menace de sa démission comme si celle-là peut avoir un effet productif dans un pays majoritairement analphabète.
Plus surprenant encore, la détermination des ces manifestants semblait être encouragée par la sortie d'un trac militaire d'une certaine organisation jusqu'ici inconnue du public, contestant les résultats proclamés par le Président de la CENI, Ben Sékou Sylla.
Dans ce trac où le Général Sékouba et Ben Sékou Sylla sont lis en cause, la coordination nationale des corps habillés de Guinée (CNCHG) "demande la communauté internationale et les partenaires de la CENI de prendre acte de cette déclaration et d'assister la Cour Suprême afin d'établir la lumière et la transparence dans le calcul des suffrages du scrutin du 27 juin 2010..."
Comme on le voit, cette agitation dans les rangs de l'armée ajoutée aux hésitations du Général Konaté face à ses responsabilités constituent un véritable avertissement au près de l'opinion et créent la panique chez tout Guinéen soucieux de voir ce pays sortir de l'ornière, dans la paix et la concorde.
Encore une fois, le destin de la Guinée pourrait être sauvée à condition que la Cour Suprême accepte de prendre toutes ses responsabilités pour éviter le pire qui guette les populations avec des contestations de rue prévisibles susceptibles de comparaitre les efforts fournis jusqu'ici pour la réussite de la transition. C'est du moins le souhait de plus d'un Guinéen qui pense à l'avenir de ce pays.
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