La Tunisie a exprimé samedi, par une source autorisée de son ministère des Affaires étrangères, "sa stupéfaction" et sa réplique aux propos d'un porte-parole du département d'Etat américain sur la situation des libertés de presse en Tunisie et sur l'affaire du dénommé Fahem Boukaddous.
Un porte-parole du département d'Etat américain avait fait une déclaration, le 9 juillet, sur sur la situation des libertés de presse en Tunisie et sur l'affaire du dénommé Fahem Boukaddous. Selon le porte-parole du département d'Etat américain, Fahem Boukaddous est un "journaliste indépendant" et il a été arrêté et jugé pour "sa couverture médiatique des manifestations dans le bassin minier" au sud de la Tunisie.
Les propos du porte-parole du département d'Etat américain "dénotent d'un manque de discernement dans la vérification des informations et d'une précipitation injustifiée dans la formulation des jugements concernant les pays tiers", a déclaré la source autorisée du ministère tunisien des Affaires étrangères,
soulignant que le porte-parole du département d'Etat américain s'est fondé dans ses déclarations sur des "informations erronées".
"En effet, contrairement à l'affirmation par le porte-parole du département d'Etat américain que Fahem Boukaddous est un 'journaliste indépendant', il convient de noter que l'intéressé n'a jamais fait partie du corps journalistique et n'a jamais été détenteur d'une carte de presse", a précisé la source autorisée tunisienne.
Selon cette source, le jugement prononcé contre le dénommé Fahem Boukaddous concerne son implication dans une entente criminelle visant à préparer et à commettre des agressions contre les personnes et les biens.
"L'enquête judiciaire a en effet démontré que l'intéressé a participé, dans le cadre d'une alliance criminelle, à la préparation des outils matériels nécessaires à l'accomplissement de ces agressions, outre l'incitation à la désobéissance civile et à l'affrontement avec les forces de l'ordre", a affirmé la même source autorisée.
Les actes commis par les éléments participants à cette entente criminelle ont en effet occasionné des "blessures graves dans les rangs des forces de l'ordre et des citoyens ainsi que des dégâts matériels importants au niveau des biens publics et privés".
La Cour d'appel de Gafsa (sud de la Tunisie) a confirmé le verdict rendu en première instance contre Fahem Boukaddous, son implication dans les actes criminels qui lui sont reprochés, ayant été établie.
De ce fait, "il n'y a point lieu de prétendre que Fahem Boukaddous a été jugé pour sa couverture médiatique des manifestations dans le bassin minier, comme l'a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain".
"L'intéressé a été traduit en justice pour des activités criminelles qui n'ont aucun rapport, ni de près ni de loin, avec toute activité journalistique", a souligné la source autorisée, ajoutant que rien ne justifie les propos du porte-parole du département d'Etat américain selon lesquelles il existe "des restrictions à la liberté d'expression" en Tunisie.
En conclusion, la source autorisée du ministère des Affaires étrangères se demande "comment un porte-parole officiel d'un Etat peut-il transformer une affaire de violence et d'agression visant des personnes et des biens en une affaire de liberté de presse?"
french.news.cn/afrique