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RDC: éviter à tout prix d'autres Sange

Quarante huit heures seulement après la célébration du Cinquantenaire de son Indépendance, la République démocratique du Congo (RDC) vient de connaître une tragédie sans précedent, avec l'explosion, le vendredi 2 juillet dernier d'un camion citerne à Sange, cité située dans la province du Sud-Kivu.

Selon des sources médicales en provenance de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, le bilan de cette explosion est de 245 morts et de plusieurs centaines de blessés. Selon les autorités du Sud-Kivu, les enquêtes sont en cours pour déterminer les causes exactes de ce drame qui endueille le peuple congolais.

Mais pour un grand nombre d'observateurs, ce drame aurait pu être évité si des mesures préventives avaient été prises au préalable par les autorités.

Selon Papy Okito, journaliste et chroniqueur économique basé à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, le transport du carburant et d'autres produits chimiques très flammables est très intense sur la route de la nationale numero 2 qui relie les villes congolaises de l'Est (Goma, Bukavu, Uvira, Sange, Beni,) aux pays de l'Afrique Orientale et Australe .

" Très souvent des camions-citernes transportant des produits dangeureux tels que le carburant, les matières chimiques explosifs... roulent à vive allure sur cette route qui, malheureusement traverse plusieurs villes, villages et localités de la province du Nord Kivu et du Sud -Kivu et même de la Province Orientale.", a expliqué M. Okito.

Il a ajouté:" Et très souvent, s'il y a des cas d'accidents, la population n'hésite pas à venir se servir soit en sifonnant le carburant, soit en prennant des biens et d'autres marchandises qui l'intéeresse. C'est ce qui s'est passé à Sange le vendredi dernier. Ce drame aurait pu être éviter si le chauffeur du camion citerne roulait lentement et si les gens qui venaient sifonner le carburant avaient écouter les conseils du chauffeur qui les avaient pourtant prévenus du danger qu'ils courraient."

Tothy Tekela, membre de la société civile du de Kinshasa a souligné quant à elle que le drame survenu à Sange est la conséquence de la misère et la pauvreté qui touche les habitants des localités, des villages, voire de villes de la RDC.

"La misère et la pauvreté que connaissent ces gens là n'est pas une fatalité. Mais c'est le fruit de l'égoïsme de l'homme. Ces gens savent qu'ils vivent sur une terre très riche en ressources naturelles. Et ils voient chaque jour les richesses de leur pays sortir pas cette route. Eux qui vivent dans dans des conditions de pauvreté extrême, abandonnés à eux mêmes; Ils assistent impuissants au pillages des richesses de leur pays. Alors Comment voulez-vous qu'ils ne se ruent pas sur la cargaison d'un véhicule qui fait un accident? N'oubliez pas qu'un ventre affamé n'a pas d'oreille", s'est indignée Mme Tekela.

LE DANGER A KINSHASA

Pour Rombaut Otaba, journaliste et éditorialiste politique au quotidien l'Observateur de Kinshasa, l'heure n'est plus au pleurs et aux tergiversations.

"Je crois que le moment est venu pour nous arrêter et réflechir sur les voies et moyens à prendre pour éviter la répétition de tels incidents. Car, d'autres Sange nous attendent et risquent de provoquer des conséquences beacoup plus dramatiques que le dernier cas", a martélé l'éditorialiste de l'Observateur.

Il a de ca fait pris la cas des tanks de la société d'exploitation du pétrole SEP/Congo qui sont entourés de nombreuses maisons, habitations, échoppes et magasins en pleine commune populeuse de Masina, dans l'Est de Kinshasa.

" A l'époque où ces tanks étaient installés, cette partie de la ville de Kinshasa était inhabitée et se trouvait loin des quartiers lotis. mais suite au désordre qui a caractérisé notre pays, des gens se sont rués sur ce site pour y construire des habitations, sans tenir compte de la présence de ces réservoirs qui, à la longue, pouvait leur coûter très cher. malheureusement, aucun de nombreux gouvernements qui se sont succédés à la tête de notre pays n'a jamais songé à la délocalisation de ces habitations qui courent un grave danger dans cette partie de la ville de Kinshasa" , a expliqué M. Otaba.

DES AUTORISATION DE LA MORT

Guy Binde zi Singi, jeune Opérateur économique de Kinshasa s'est dit indigné de voir certaines autorités accorder l'autorisation à certains opérateurs économiques qui vendent et stockent des carburants dans des conditions qui ne répondent pas aux normes de sécurité requises.

"Ces carburants très souvent trafiqués sont commercialisés et stockés dans des conditions qui laissent à désirer. C'est qui fait qu'il ya quelques mois, un grave incendie s'est déclaré au marché Mariano, dans l'Ouest de Kinshasa, ( un des endroits de Kinshasa où le trafic du carburant est très fréquent et intense), provoquant la mort de deux personnes et des dégats matériels très importants", a-il soutenu.

Selon le journaliste Rombaut Otaba, les Congolais ne doivent pas être là pour subir les conséquences des drames du genre de ce qui vient de passer à Sange.

"D'autres drames peuvent être éviter si des mésures appropriées sont prises au moment opportun. il faut donc éviter la complaisance dans la gestion de la chose publique. car il y a des attitudes que les autorités adoptent parfois croyant faire plaisir aux citoyens alors que les conséquences sont néfastes.

La tragédie de Sange doit nous faire réfelchir et surtout nous pousser les autorités à agir en amont et à susciter chez les Congolais le sens de vertus républicaines", a conclu l'éditorialiste du quotidien l'Observateur de Kinshasa.

french.news.cn/afrique
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