Des affrontements entre l'armée nationale congolaise et les Forces alliées démocratiques (ADF), un groupe armé ougandais, ont provoqué la semaine dernière la fuite de plus de 20.000 personnes dans la région du Nord-Kivu à l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
"Nous sommes très inquiets sur la suite des événements", a déclaré mardi le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en RDC, Richard Dackam-Ngatchou. "Nous appelons toutes les parties belligérantes à ne pas affecter les populations civiles", a-t-il ajouté.
La zone des affrontements, le territoire de Béni dans le Nord- Kivu à la frontière entre l'Ouganda et la RDC, était auparavant une zone exempte de combats. Les hommes armés de l'ADF étaient restes calmes depuis 2006. Autant de facteurs qui inquiètent la communauté humanitaire sur place.
L'OCHA estime qu'au moins 14.000 personnes sont en situation de vulnérabilité extrême et ont besoins d'eau potable, d'abris, de soins médicaux et d'aide alimentaire. Plus de 2.000 personnes ont déjà bénéficié d'une aide d'urgence au travers du programme de Réponse rapide aux mouvements de populations (RRMP). Ces civils viennent s'ajouter au 1,85 million de déplacés que compte aujourd'hui la RDC.
"Nous ne savons pas encore si ce regain de violence est une marque de reprise des hostilités ou si ce n'est qu'un incident isolé", a dit mardi le Représentant régional du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Mohammed Boukry. "Un plan d'urgence a été préparé et les acteurs humanitaires sont prêts à répondre aux besoins des populations", a-t-il précisé.
Les Forces alliées démocratiques (ADF) sont apparues en 1996 en Ouganda et ont progressivement étendu leurs activités en RDC. Le groupe a été dissous au milieu des années 2000 avant de se réorganiser à nouveau.
Ces affrontements surviennent alors que le 27 mai dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé le retrait de 2.000 Casques bleus et approuvé une modification du mandat de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC). Depuis le 1er juillet dernier, la MONUC est devenue la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO).
En visite le 30 juin dernier en RDC, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait estimé que "la protection des civils demeure la priorité de la Mission des Nations Unies en RDC".
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