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Soudan: les services de renseignements dirigent "par la peur", dénonce Amnesty international

Le Soudan doit mettre fin à la culture des "arrestations arbitraires" et de la "torture" répandue au sein de ses puissants services de renseignements, qui gouvernent la population "par la peur", a plaidé lundi Amnesty international.

"Les autorités soudanaises imposent brutalement le silence à l'opposition politique et aux défenseurs des droits de l'Homme, par la violence et l'intimidation. Les agents des services de renseignements et de sécurité (NISS) bénéficient d'une impunité totale", a souligné Erwin van der Borght, chef de la section Afrique de l'organisme de défense des droits de l'Homme.

"Les services de renseignements gouvernent le Soudan par la peur", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Amnesty international a publié lundi un rapport d'une soixantaine de pages documentant des cas d'arrestations arbitraires, de tortures et d'intimidation commis par les Renseignements soudanais au cours des deux dernières années contre des opposants, des activistes et des journalistes.

"La pratique des arrestations arbitraires, où les personnes détenues sont injoignables, est devenue une culture au Soudan", souligne l'organisation, évoquant les "maisons fantômes", centres de détention secrets créés dans les années 90, après le coup d'Etat du président Omar el-Béchir en 1989.

"Bien que le gouvernement du Soudan affirme avoir fermé toutes les +maisons fantômes+, Amnesty international dispose d'informations crédibles selon lesquelles les services de renseignements font toujours fonctionner ces endroits secrets de détention", souligne le rapport d'Amnesty.

Les élus soudanais ont modifié l'an dernier la loi encadrant les services de renseignements, mais celle-ci doit encore être amendée parce qu'elle leur confère trop de pouvoir, a fait valoir Amnesty.

"Changer cette culture (arrestations arbitraires, torture) doit commencer par retirer à la NISS ces pouvoirs excessifs et son immunité (. . . ). Sans ces changements vitaux, le Soudan continuera d'être gouverné par la peur et les membres des services de renseignements continueront d'être les agents de la peur au Soudan", conclut Amnesty.
source:http://www.jeuneafrique.com/
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