Les entrées mondiales d'investissements directs étrangers (Ide) ont chuté de 37 % en 2009, indique le rapport annuel de la Cnuced publié hier à Dakar.
Et selon le rapport, la diminution de l'investissement direct étranger dans les pays économiquement faibles et vulnérables est particulièrement préoccupante compte tenu de la place de l'investissement direct étranger dans l'économie de ces pays.
Les effets de la crise économique et financière continuent à se faire ressentir. Cette fois-ci, ce sont les investissements directs étrangers (Ide) dans le monde qui ont subi un sacré coup durant l'année 2009.
En effet, selon le rapport 2010 de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) publié hier à Dakar, les entrées mondiales d'investissements directs étrangers (Ide) dans le monde ont chuté de 37 % pour atteindre 1 114 milliards de dollars, après un repli de 16 % en 2008.
Et selon le professeur Malick Sané de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui présentait à Dakar ce rapport, cette chute des investissements directs étrangers qui ont diminué dans tous les secteurs et dans toutes leurs composantes, peut s'expliquer par le ralentissement des fusions-acquisitions des firmes multinationales.
Le rapport de la Cnuced signale, par ailleurs, que la diminution de l'investissement direct étranger dans les pays économiquement faibles et vulnérables est particulièrement préoccupante compte tenu de la place de l'investissement direct étranger dans l'économie de ces pays.
En effet, mentionne le rapport, l'Ide représente dans ces pays entre 22 et 30 % de la formation brute de capital fixe en 2009. Une proportion nettement plus forte que dans d'autres parties du monde. C'est pourquoi, explique le communiqué de presse, le repli des entrées d'Ide a de graves conséquences pour ces groupes de pays.
'Les entrées totales d'Ide n'y représentent même pas 5 % des flux mondiaux. L'Ide dans ces groupes de pays est concentré, en valeur, dans les ressources naturelles même s'il va aussi au secteur manufacturier et au secteur des services', note le rapport.
Qui souligne ainsi que l'investissement direct étranger vers les 49 pays les moins avancés (Pma) a diminué de 14 % en 2009, soit 28 milliards de dollars. 'Les investissements venant de pays en développement sont en hausse.
En ce qui concerne les projets de création de capacités, plus de 60 % sont venus en 2009 de pays en développement et de pays en transition', fait remarquer le texte. Le rapport note, cependant, que les handicaps de ce groupe de pays pourraient en partie être atténués si l'aide publique au développement était utilisée plus efficacement, en particulier dans les infrastructures, pour doper les capacités productives des pays d'accueil et mobiliser l'investissement direct étranger.
Toujours selon le rapport dont le thème est 'Investir dans une économie à faible intensité de carbone', les pays développés sont les plus touchés par cette baisse qui a atteint 44 % entre 2008 et 2009 dans ces pays. Ainsi, relate le texte, les Ide ont baissé de près de 50 % aux Etats-Unis contre 25 % en Europe, là où ils ont atteint 24 % dans certains pays en développement.
Cependant, prédit le rapport de la Cnuced, un redressement timide et inégal semble s'engager en 2010. En effet, selon le texte, la situation globale devrait se redresser car les flux mondiaux d'investissements directs étrangers ont légèrement repris au premier semestre 2010.
Ainsi, la Cnuced, qui note une reprise depuis le deuxième semestre 2009, table ainsi sur plus de 1 200 milliards de dollars en 2010 et attend entre 1 300 et 1 500 milliards de dollars en 2011 puis 1 600 à 2 000 milliards de dollars en 2012.
Mais, fait remarquer le rapport, il pèse sur ces perspectives des risques et incertitudes dues, notamment, à la fragilité de la reprise de l'économie mondiale, aux réformes de la réglementation financière et des déséquilibres macroéconomiques structurels.