Kinshasa — Les travaux de construction du barrage d'Inga III pourront prendre cinq années. A deux conditions : les faire avec BHP Billiton et débuter en 2015.
Sur financements de la Banque africaine de développement et le gouvernement canadien, les études de préfaisabilité et de faisabilité sont en voie de s'achever. Ce qui ouvrira la voie à l'étape des travaux de construction proprement dite. Les prévisions les plus optimistes donnent l'amorce des travaux en 2015, au plus tôt. Si ce calendrier est tenu, il sera question de tenir également le rythme d'exécution de différentes étapes du projet pour respecter l'échéance de cinq années. Des glissements sont possibles, mais l'écart peut être réduit à des limites minimes.
Le coût desdits travaux est évalué à hauteur de 7 milliards de dollars américains, suivant les estimations de Westcor, le consortium créé par 5 Etats de la SADC pour la construction d'Inga III. Suite à un réveil des autorités congolaises, les multiples tergiversations enregistrées ont décidé Westcor à se retirer du projet.
D'ailleurs, il ne pouvait en être autrement face à l'opinion publique congolaise de plus en plus regardant dans les contrats conclus pendant la période trouble en RDC.
L'arrivée de BHP Billiton, dont la fonderie d'aluminium aura besoin d'un minimum de 2.000 mégawatts pour son fonctionnement, constitue une occasion que les autorités congolaise ne pouvaient laisser passer. En fait, une aubaine pour «reprendre le leadership dans la construction d'Inga III». Le retrait de Westcor a ouvert la voie à BHP Billiton et la RDC pour des avancées dans le projet Westcor. En rappel, Westcor est une société basée au Botswana et regroupant cinq sociétés d'Etat de l'Afrique du Sud, la Namibie, l'Angola, le Botswana et la RDC.
A la suite de la crise financière internationale qui s'était invitée aux débats sur tous les plans, BHP Billiton avait décidé de réduire le potentiel de production d'Inga III à 2.500 mégawatts. Aux dernières nouvelles, la numéro 1 mondial de l'alliage vient de confirmer qu'il pourra consentir des efforts supplémentaires pour construire un barrage d'une capacité de 3.000 mégawatts et non 2.500 comme annoncé précédemment. L'ingénieur belge Jean Coppens chargé du dossier chez BHP Billiton attend la dernière mouture des études entamées par le canadien SNC-Lavalin depuis 2008, au mois d'octobre prochain, apprend-on.
Par ailleurs, BHP Billiton compte se chercher des partenaires dans ce mégaprojet. Avec les différentes études, il ne manquera pas de retrouver des partenaires qui accepteraient de cheminer avec lui. Des Chinois ne seraient pas indifférents à ce projet. Considéré comme un projet intégrateur, plusieurs partenaires de la RDC et de la sous-région avaient manifesté de l'intérêt pour le développement du site d'Inga dans son ensemble. Il y a quelques années, des études étaient commandées sur Inga notamment par la Commission européenne.
Malheureusement les belges Louis Michel et Karel De Gucht, tout comme Andris Piebalgs, les successifs Commissaires européens en charge de la coopération au développement n'ont manifesté le moindre intérêt. La voie est donc libre pour la RDC de se chercher d'autres partenaires.