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Afrique: le manque d'argent n'est pas l'unique cause du taux élevé de la mortalité maternelle en Afrique

Le 15e sommet de l'Union africaine (UA) qui se déroule actuellement dans la capitale ougandaise, Kampala, s'engage à déchiffrer le phénomène du taux élevé de mortalité maternelle en Afrique, qui représente environ 47% de la mortalité mondiale, avec la région sub-saharienne la plus touchée.

L'argent a été considéré depuis longtemps comme la panacée contre la mortalité maternelle élevée dans la région. Le manque de fonds a conduit au manque de services de santé et d'installations médicales, outre la fuite de cerveaux chez le personnel médical et l'insuffisance des soins prénataux et postnataux.

Mais l'argent n'est pas la seule cause derrière le taux de mortalité maternelle alarmant en Afrique. D'autres éléments contribuent également au paradoxe "perdre la vie en donnant la vie" sur le continent.

Dans la plupart des régions rurales africaines, la plupart des femmes enceintes est prise en charge par des sages-femmes traditionnelles à leur domicile, plutôt que dans les hôpitaux, dont les coût sont plus importants et ne se situent pas à proximité. Selon les mentalités, "puisque ma mère et la mère de ma mère accouchent à la maison, pourquoi pas moi?" Par conséquent, les futures mères se tournent vers les sages-femmes dans les villages ou vers les proches ou amis n'ayant pas reçu de formation.

Selon le rapport 2010 de l'ONU qui vient d'être rendu public sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), seules 46% des couches en Afrique sub-saharienne reçoivent des soins du personnel de santé compétent contre un taux en moyenne de 63% dans les régions en développement et 99% dans les régions développées.

Même au Kenya, la plus grande économie d'Afrique de l'Est, plus de 56% de femmes enceintes choissent d'accoucher à la maison.

Christopher Omolo, un responsable de l'Office national de statistiques du Kenya, a indiqué que certaines femmes qui accouchent à la maison ne pensent pas qu'il est nécessaire d'aller à l'hôpital. Mais la cruelle réalité est que les sages-femmes les plus expérimentées mal équipées du village ne sont pas capables de faire face aux complications telles que l'hémorragie et la haute pression sanguine.

Par ailleurs, des pratiques culturelles nuisibles, notamment la circoncision féminine (FGM), s'ajoutent aux éléments conduisant à la mortalité maternelle en Afrique. Selon des estimations, la FGM est pratiquée dans plus de 28 pays africains.

Il y a plusieurs jours, des militants ougandais contre la circoncision féminine demandent que le dossier soit inscrit sur l'ordre du jour du 15e sommet de l'Union africaine (UA) en cours en Ouganda.

Une autre cause du taux élevé de la mortalité en Afrique réside dans le statut social bas des femmes. La mortalité maternelle élevée reflète le problème d'inégalité entre hommes et femmes sur le continent, a indiqué à la presse la commissaire de l'UA chargée des affaires sociales, Bience Gawanas, avant l'ouverture du sommet.

L"infériorité des femmes devant les hommes en Afrique conduisent à l'abandon de l'école et aux mariages très tôt et forcés. Une femme sans avoir reçu l'éducation ne pourrait pas se protéger en terme de santé reproductive et une adolescente obligée de se marier très jeune risque de ne pas se préparer à communiquer, éléments pouvant augmenter le risque de mort lors d'accouchement.

Selon les estimations actuelles, si aucune mesure de correction d'urgence n'était pas prise, le continent africain enregistrerait 2,5 millions de morts lors des accouchements et 49 millions de cas d'invalidité maternelle au cours de la prochaine décennie.

french.news.cn/afrique
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