En attendant la fixation de la date officielle du second tour de l'élection présidentielle du 27 juin en Guinée, les soutiens et les alliances se forment autour des candidats Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé pour le partage du pouvoir.
Dès le 14 juillet, une quinzaine de candidats malheureux ayant obtenu moins de 1% des voix au premier tour, y compris Ousmane Kaba et l'ex-Premier ministre Loncény Fall, ont apporté leur soutien à Alpha Condé, candidat du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), accrédité de 18,25% des suffrages exprimés.
"L'opposant historique" a également signé avec le leader du Rassemblement pour la défense de la République (RDR), Papa Koly Kourouma (5,75% des voix), un accord "politique et de gouvernement " fondé sur "la concorde et le changement pour un meilleur devenir " de la Guinée.
"Nous allons mettre ensemble nos forces pour gagner ensemble, élaborer une stratégie pour gagner ensemble et gouverner ensemble", lance Papa Koly Kourouma lors de la signature du protocole d'accord, prévenant "ceux qui font des calculs arithmétiques" que "le compteur est remis à zéro".
N'empêche, le vainqueur du premier tour avec 43,69% des voix, l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, candidat de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), semble avoir pêché le gros poisson en obtenant le rapprochement d'un allié de poids, l'ex-Premier ministre Sidya Touré arrivé en troisième position avec 13,06% des voix.
Outre le leader de l'Union des forces républicaines (UFR), Cellou Dalein Diallo peut également compter sur le candidat de la Nouvelle génération pour la République (NGR), Abé Sylla (3,23% des voix) et Moussa Solano du Parti de l'unité et du progrès (PUP, de l'ex-président feu Lansana Conté).
Sur les raisons de son alliance avec l'UFDG, Sidya Touré indique avoir mis en avant "la proximité" de vision et de programme mais aussi "la possibilité de collaborer et de travailler ensemble" pour que la Guinée puisse démarrer un développement économique et social.
De source sûre, Cellou Dalein Diallo envisage d'offrir le poste de Premier ministre à Sidya Touré tout en se réservant les ministères de "souveraineté", s'il remporte l'élection.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a proposé la date du 14 août sur la base d'un consensus avec les deux candidats et les différents acteurs impliqués dans le processus électoral.
La balle est dans le camp du gouvernement qui doit débloquer la somme de 20 milliards de francs guinéens (environ 3 millions d'euro) pour boucler le budget du second tour du scrutin.
En attendant, les préparatifs vont bon train au sein de la CENI pour éviter les dysfonctionnements et les ratés du premier tour. L'accent est mis sur la multiplication des bureaux de vote pour les rapprocher des électeurs et la formation des membres des bureaux de vote.
La CENI exhorte également les candidats à former leurs représentants dans les bureaux de vote et à procéder à des séances de sensibilisation et d'information de leurs partisans et sympathisants afin de faciliter les opérations de vote, de dépouillement, de centralisation des procès-verbaux issus des urnes et proclamer des résultats crédibles et incontestables.
Mercredi, Alpha Condé a animé une conférence de presse pour relever les "irrégularités" et les "fraudes" qui ont entachées le premier tour et proposer des mesures correctives afin de garantir la transparence du scrutin non sans menacer de faire descendre dans la rue ses partisans si sa "victoire (lui) était volée".
Le gouvernement guinéen a décidé d'exiger "un engagement public et ferme" des deux candidats au second tour afin de préserver un climat de paix et de quiétude sociale après l'élection.
"Les enjeux du second tour sont énormes et le rôle de l'Etat est de faire de telle sorte que la période post électorale ne soit pas une occasion de basculer dans une crise ou des querelles politiciennes", a expliqué le ministre, secrétaire général à la présidence de la République, Tibou Camara.
Sous le contrôle d'une junte depuis décembre 2008 après le décès du chef d'Etat Lansana Conté, la Guinée organise pour la première fois depuis son indépendance en 1957 un scrutin présidentiel ouvert à tous mais sans l'armée en vue d'une transition démocratique dans le pays.
source:
http://french.news.cn